4 Avril
La semaine dernière, pendant une navigation à voile avec de
solides vents, on a soudainement entendu un bang inhabituel sous la quille.
Nous étions en mesure de poursuivre notre route mais aussitôt ancré en fin de
journée, Stéphane est allé inspecter le safran. Celui qu’on a attendu 2 mois
pour en avoir un flambant neuf, celui-là même qui nous a couté la peau des
fesses malgré la couverture des assurances, celui qui nous dirige et qui garde
le cap, il venait de nous faire faux bond… Il y avait un jeu d’un demi pouce
dans son embouchure…
Après avoir parlé au chantier maritime qui l’avait installé,
après avoir discuté avec celui qui l’a fabriqué en Floride, après avoir discuté
avec notre expert en sinistre de la compagnie d’assurance, il a été convenu
qu’on devait revenir à Spanish Wells pour le faire inspecter et régler le
problème. Notre pilote automatique fonctionne bien heureusement mais la roue
est « lousse » et ce n’est pas une situation viable à long terme. Probablement
qu’un des « bouching » est brisé. On suspecte la cause mais on doit
investiguer. Il nous fallait faire 150 NM vers le Nord pour revenir à notre
point de re-départ du 3 février. De toute évidence, notre plan d’aller vers le
Sud jusqu’au BVI, en passant par les Iles Turquoises, la République Dominicaine
et Porto-Rico venant de prendre le bord pour cette année. Il ne nous reste pas
assez de temps avant juin pour faire ce parcours. Juin étant le moment que l’on
doit quitter les Caraïbes à cause de la saison des ouragans.
On se résigne donc à changer nos plans. La vie des derniers
mois m’a appris qu’on ne peut diriger le vent, mais qu’on peut ajuster nos
voiles! Alors c’est ce qu’on fait, on s’ajuste, avec beaucoup d’humilité.
Nous sommes quand même à la retraite, et heureusement nous avons du temps
devant nous. Et retourner à Spanish Wells n’est pas mal non plus car nous avons
beaucoup aimé cette île, malgré les vives émotions vécues.
Après le départ des filles, nous avons fait 4 jours de
navigations pour nous rendre à Spanish Wells. Nous avons fait une pause d’une
journée à Highborn car il n’y avait pas de vent. On en a profité pour se gâter
et aller pêcher. On fait une équipe du tonnerre! Stéphane est expert à trouver les
langoustes au fin fond des trous de coraux. Et moi je suis vraiment habile pour
lancer mon harpon sur un poisson et le prendre du premier coup. Toutefois, j’ai
besoin de mon homme pour achever le poisson (!) et ramener mes prises au
dinghy! Cette journée-là, j’ai pris un gros snapper, un gros yellow jack, et un
petit margate!
Nous sommes donc arrivés au chantier maritime aujourd’hui. Le passage dans le canal étroit où nous avions échoué s’est très bien passé. Nous avions prévu arriver à la marée haute, juste pour nous rassurer. Une inspection sera donc faite demain et on saura si on doit attendre au quai pendant longtemps (le pire des scénarios) ou si on peut garder notre safran tel quel et se promener autour, en attendant la pièce neuve. Ce qui serait beaucoup plus souhaitable pour nous.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire