mardi 14 mars 2017

Nouveau vidéo

Voici 2 petits vidéos que je partage avec vous, histoire de vous faire rêver en ce matin enneigé à Montréal... Le premier a été pris à l'aide d'un drone dans Elisabeth Harbourg, près de Georgetown. Le second, c'est moi qui s'est amusé à faire un montage (pas du tout professionnel...) des quelques prises que j'ai faites lors de plongées à différents endroits aux Exumas. Les images dans la grotte ont été prises dans Thunderball Caves, à Staniel Cay. Merci à mon neveu Justyn pour son support technique!

Ambition 1

Plongées Exumas


lundi 13 mars 2017

Retour à George Town

Pendant notre attente d'une meilleure fenêtre météo, nous avons loué une voiture une journée pour visiter Long Island. Son nom l'indique bien, c'est une longue île (!) étroite qui mesure plus de 70 km avec une seule route au centre, et la mer de chaque côté. Comme partout aux Bahamas, il n'y a pas grandes activités... C'est très tranquille, presque personne nul part, quelques petits commerces (je dirais plus des brics à brac) et des maisons abonnées un peu partout... Les habitants doivent demeurer plus loin de la route, et les villas des riches visiteurs sont situés sur flanc de falaise face à la mer, avec un sentier discret qui s'y rend. Nous nous sommes rendu jusqu'à l'extrémité sud de l'île et nous avons fait une pause lunch à Clarence Town. Jolie petit village avec de belles églises qui étrangement, nous font penser à la Grèce. C'est surprenant une telle architecture dans ce coin ci. Ensuite,  nous avons été visiter le gros profond "Blue Hole" en mer au monde...rien de moins. Plus de 660pi de creux, juste à côté de la plage. Malheureusement nous n'avons pas pu s'y baigner car les vagues étaient trop fortes mais c'était quand même impressionnant. On y tient des compétitions internationales de plongée libre (le plus loin au fond, sans assistance ni bombonne!).
 





Finalement, après 5 jours à attendre que le vent diminue, nous avons quitter Thompson Bay. Notre retour vers George Town fût productif car nous avons attrapé nos premiers mahi-mahi! Ça faisait quelques fois qu’on laissait traîner la ligne sans succès mais cette fois-ci était la bonne. Pas seulement un mais 2, coup sur coup. Ils étaient petits (2 ½ pi environ) et c’était parfait pour des débutants! On n’a pas eu à se battre trop fort, et surtout, on a pu les mettre dans un bac de plastique sans devoir les ramener à bord à l’aide du crochet, direct sur le plancher et mettre du sang partout….La capitaine était bien content! 





En arrivant à George Town, nous avons retrouvé la petite famille de Xalya et avons partagé notre poisson avec eux. Ce fût une belle soirée à bord d’Ambition 1. Le lendemain, nous sommes allés chasser dans le Harbourg et à nouveau, Stéphane a eu une bonne prise. Un beau dog snapper. Moi j’ai pris un petit grunt. Stéphane a eu de la difficulté à en faire des filets mais quand même, il était dans notre assiette le soir même! On adore le poisson et je l’apprête dans une légère panure épicée, et ensuite dans l’huile d’olive à la poêle. Avec une salade et un bon vin blanc, c’est toujours un régal (malgré le trouble que ça donne à préparer les filets…)

Nous attendons notre visite pour le 16 donc on ne veut pas s’éloigner trop sans risquer de ne pas pouvoir revenir à temps à cause des vents. On a donc décidé d’aller à Emerald Bay Marina, à seulement 10 NM. On ne va jamais en marina mais cette fois ci, comme c'est vraiment moins cher qu'ailleurs, on peut y faire le lavage gratuitement, et on peut découvrir de nouveaux endroits pour chasser. Pour s’y rendre, nous avons fait un détour par la mer profonde et devinez quoi? Un autre mahi-mahi sur la ligne! Nous étions très contents de garnir le congélateur pour les filles qui arrivent bientôt.


Nous sommes présentement à la marina. On n’apprécie pas particulièrement, surtout que les coraux qui montraient sur les cartes s’avèrent peu garnis et sans poissons intéressants. Mais on profite des laveuses, des cocktails du Sandals à côté…, et du happy hour du lundi soir de la place! Aujourd'hui c'est le ménage à bord et surtout, la réorganisation de nos coffres. On apporte toujours trop de linges! J'avais apporté tout mon stock d'été, ce qui est beaucoup trop pour l'espace réduit que j'ai. En plus, on met toujours la même chose... Comme mes réserves de nourritures diminuent, je peux mettre de côté des vêtements pour plus tard. On fait aussi un classement des bouteilles de vin (il en avait partout!) et des boîtes de conserve (aussi un peu partout!). Chaque chose qu'on déplace doit être pensée. C'est le bordel dans le bateau lorsqu'on s'attaque à l'organisation des coffres mais ça fait du bien. J'en profite même pour donner à la marina des livres et accessoires que je ne me sers pas au profit d'autres navigateurs. C'est fou comment on prend goût à se délaisser de nos biens et garder que l'essentiel. Plus on se déleste de biens, plus on se sent libre!!!  

mardi 7 mars 2017

Vigilance...

Aujourd’hui j’ai envie d’écrire sur le thème de la vigilance. On lit des blogues de différents navigateurs et personne ne parle de la vigilance qui doit être EN TOUT TEMPS appliquée. De tous les problèmes qui peuvent arriver si nous ne sommes pas vigilants. Juste quelques exemples:
  • Si on n’enlève pas la rouille au fur et à mesure (très souvent!) sur l’acier inoxydable ou sur toutes les pièces d’accastillages, elles ne seront plus utilisables avant longtemps
  • Si on ne nettoie pas les vitres salées presqu’à chaque jour, on ne voit plus rien
  • Si on ne fait pas l’entretien préventif de tous les équipements, ça risque de casser en pleine navigation
  • Si on ne fait pas une inspection régulière de chaque pièce du bateau, et de remplacer ou réparer chaque petite usure, on peut risquer notre sécurité
  • Si on ne gère pas comme il faut notre consommation d’énergie, du diesel et de l’essence, de la production d’eau, de la planification de l’approvisionnement, on peut être dans le trouble

Les conférences auxquelles nous avons assisté non plus ne parlent jamais des problèmes qu’on rencontre au quotidien sur un bateau si on n’est pas vigilant. En voilier, toutes nos actions et nos décisions doivent être faites avec beaucoup de vigilance. Voici d’autres exemples :
  • Prendre différentes sources de météo et apprendre à reconnaître sa fenêtre météo. Chaque fois qu’on lève l’ancre, on prend un risque. Il faut connaître la direction du vent, sa force, et calculer notre temps estimé d’arrivée. L’autre jour nous avons sous-estimé la capacité du bateau d’aller au près serré, selon le cap de notre destination, et bien on a dû faire des tacs, et ça nous a pris 2x plus de temps que prévu
  • A 20-22 kts de vent, est-ce qu’on part ou pas? Pour aller où ce soir pour être bien protégé? Pour vrai, des fois ça nous prend plusieurs heures de tergiversions, délibérations, discussions, argumentations, frustrations (!) avant de décider…
  • Il faut étudier l’heure des marées pour ne pas arriver dans une baie peu profonde en pleine marée basse et risquer de s’échouer (car ça arrive, mais on n’en parle pas!)
  • Que malgré toutes les précautions prisent sur les pièces d’équipements, l’eau salée endommage et use prématurément tout ce qu’elle touche. Résultat : il y a toujours des choses à réparer ou à changer ($$$ plus temps temps temps!). Et lorsqu’on a besoin de matériel, il est impossible d’en trouver aux Bahamas!

La vigilance demande une discipline d’enfer. C’est exigeant, voir même exténuant. On ne s’en sort pas. Mon capitaine est un perfectionniste, méticuleux et il est vigilant, pour le plus grand bien du bateau, et notre plus grande sécurité! Pour ma part, je ne possède pas ces traits de caractères. Je suis une personne disciplinée et responsable, mais j’avoue manquer de vigilance. Je vis beaucoup plus dans le moment présent que mon homme, ce qui est une qualité en soit, mais ça peut aussi causer des troubles… Je vous partage quelques anecdotes qui sont vraiment arrivées:
  • Je n’ai pas fermé comme il faut le tiroir d’ustensiles, en pleine navigation on gite et le tiroir sort de son socle : tous les ustensiles s’éparpillent partout sur le plancher!
  • Je n’ai pas rangé tout ce qui peut bouger dans le bateau avant de lever les voiles, tout revole (livres, plats sur le comptoir, objets qui trainnent)
  • Je n’ai pas fermé hermétiquement une fenêtre, la vague passe par-dessus le pont et mouille mon lit!
  • J’oublie de refermer systématiquement le propane après usage…
  • J’oublie de fermer la pompe d’eau à chaque fois qu’on va se coucher ou qu’on quitte le bateau. La pompe pourrait brisée et vider tous nos réservoirs dans le bateau…
  • Etc, etc, etc


Mon capitaine est, avec raison, fâché parfois... Il me répète qu’il doit passer dernière moi tout le temps! Oh mon Dieu! Je m’entends répéter cette phrase à mes enfants lorsqu’ils étaient jeunes! Et maintenant c’est mon homme qui me dit ça… Je me sens comme une enfant, sous haute surveillance! Je dois gagner sa confiance et j’ai des croûtes à manger… mais heureusement, il m’aime pour de nombreuses autres qualités que j’ai!!!

Long Island

Le 1er mars, nous avons fait une magnifique traversée jusqu’au Nord de Long Island. De la belle voile au près serré, sur une mer de 2-3 pi de vagues. C’était vraiment une belle journée. Nous avons ancré au cap de Santa-Maria. Une grande baie, face à une plage déserte, avec plein de poissons justes dernière le bateau, et nous étions seuls dans le coin. Seuls au bout du monde! Quel merveilleux coin de paradis!





Après de nombreuses plongées à regarder mon homme pêcher au harpon (ou à pratiquer!) les poissons et les langoustes, je me suis dit que moi aussi je pourrais le faire. Je me suis donc équipée et j’ai commencé à mon tour, à tenir mon harpon et à accompagner mon homme. C’est très exigeant physiquement mais aussi très gratifiant lorsque tu en attrapes un. Pour ma première expérience, j’ai pris 3 poissons! Des petits mais quand même, je suis assez fière du résultat. J’ai beaucoup de plaisir. A deux, nous avons pêché 5 poissons et une langouste dans la même après-midi. Ça nous a fait de bons soupers!



Il annonçait une dépression et des vents forts pour les prochains jours. Nous avons été dans l’obligation, à regret, de descendre plus au Sud, à Thompson Bay, pour une meilleure protection. Le village ici est quelconque, mais l’épicerie est vraiment bien garnie. C’est étonnant. Nous avons aussi rencontré des américains dans un happy hour au petit bar de la place. Ce fût agréable de discuter avec eux.

Nous sommes donc pris ici pour au moins 5 jours à cause du mauvais temps. Je profite de ce temps pour cuisiner, faire du ménage, raccommoder des petits trucs, écrire ou lire. Mes pains sont vraiment bons, je suis surprise du résultat! Stéphane a, comme toujours, une liste de tâches à faire. Il pourra en faire une bonne partie. 

Aujourd'hui, 7 mars, nous avons loué une voiture et on découvre Long Island de tout son long...

George Town

Nous sommes arrivés à George Town le 25 février et sommes resté 4 nuits. Nous avions beaucoup entendu parlé de cette ville, la plus grande des Exumas. Pour plusieurs québécois c’est la destination ultime avant le retour vers le Nord après l’hiver. Plusieurs navigateurs du Lac Champlain nous avaient dit que c’était l’endroit où on se dépose quelques semaines, voire même quelques mois, pour savourer le sud. Nous avons été déçus en découvrant un petit village moche, sans resto ni terrasses, des maisons en décrépitude, une belle épicerie certes, mais qui manque toujours de fruits et légumes frais, un approvisionnement de pièces bateau inexistant, 2-3 boutiques sans intérêt. C’est tout de même impressionnant de voir plus de 200 bateaux ancrés dans Élisabeth Harbourg, devant la ville. Le soir, les lumières de mat recrées un second ciel étoilé! Il y a une communauté qui se crée ici à chaque hiver, avec de nombreuses activités sur la plage. Comme nous ne sommes pas de type « camping Ste-Madeleine », nous n’avions aucune envie d’y participer, après avoir été jeté un petit coup d’œil. Notre principal intérêt était de revoir nos amis Sylvain et Monique, du voilier C’est la Vie. Nous les avions laissé à Baltimore, il y a des lustres de ça. Il leur est arrivé quelques mésaventures à eux aussi, dont un bris de transmission… Nous étions contents de se retrouver. Ils nous ont présenté aux amis sur Luciole et nous avons passé deux belles soirées ensemble.  


George town sera un point de rencontre pour nous dans les prochaines semaines. Nous attendons la visite de ma fille adoptive Simone (une jeune allemande qui est venu faire sa 5e secondaire au Québec, et qui s’est intégrée parfaitement à notre famille, il y a de ça déjà 12 ans!). Depuis, on s’est revues à plusieurs reprises, chez elle à Munich, en Italie, à Boucherville, à Bromont… Elle et moi c’est l’amour pour la vie et elle fait partie de notre famille. Elle a pris le premier vol depuis Amsterdam où elle vit maintenant, pour venir aux funérailles et pour venir me consoler.  Je suis ravie de l’accueillir sur Ambition 1 du 16 au 30 mars. De plus, j’ai la visite de ma belle Marianne, ma fille cadette, avec son amoureuse. Elles arrivent le 23 et repartent aussi le 30. Nous serons 5 à bord et on se promet de les gâter, de leur faire découvrir la vie à bord d’un voilier, de faire beaucoup de plongée et de pêche au harpon, de profiter du soleil, etc. J’ai tellement hâte de les avoir auprès de moi, je compte les jours d’ici leurs arrivées :-)))