vendredi 24 janvier 2020

La partie Sud de l’Ile du Nord

24 janvier 2020

Quel privilège de pouvoir passer presque 3 mois, seulement dans l’Ile du Nord avant d’entreprendre la fameuse Île du Sud. Nous avons vu tellement de beaux paysages et fait des choses différentes! On est allé de surprises en surprises, toujours des plus agréables. Et on a même pas tout vu, il a fallu faire des choix! Entre l’extrême Nord a l’extreme Sud, on se déplaçait entre l’Est et l’Ouest en zigzaguant car trop de belles choses à faire dans chaque région!  Nous avons donc ajouté 5,500km au compteur, qui en comptait 197,000 au départ.

On observe une diversité de paysages fascinants et toujours époustouflants. Je me répète mais je ne peux m’empêcher de le redire: les montagnes majestueuses, les collines et les prés avec des milliers de moutons et du bétail qui broutent tranquillement, les forêts tropicales verdoyantes, les falaises sur le long des côtes, les plages à perte de vue... je ne me fatigue pas de voir tant de beauté! Il y a tout ça dans ce petit pays! Et les offres d’activités de plein air sont partout. Que ce soit des petites marches familiales, des treks pour des randonneurs aguerris, des promenades de vélo sur pistes cyclables, du vélo de montagne dans des pistes organisées, partout, et tout ça est gratuit! On voit beaucoup de locaux en profiter. J’aimerais tellement que la SEPAQ chez nous prenne exemple de la NZ! Ca encouragerait certainement notre monde à bouger et a mieux profiter de la belle nature au Québec!

On aime de plus en plus notre vie de camping. On arrive à trouver beaucoup de sites gratuits, à condition d’arriver pas trop tard en fin de journée. On s’adapte très bien à cette nouvelle vie sur 4 roues. On doit avouer qu’avec notre super Ambition 2, c’est du camping de luxe! On se compare aux jeunes qui dorment dans une petite van transformée de façon très rudimentaire et on apprécie tellement le format de notre camper. Notre toilette et notre douche sont grandement apprécié. Et que dire de notre grand lit! Notre petite cuisine où il est possible de tout préparer et de manger à l’intérieur le soir, lorsque c’est froid dehors. On ne regrette aucunement d’avoir investi dans le confort afin de rendre ce voyage beaucoup plus agréable. Je n’aurais pas pu m’en passer.

Parlant des jeunes qui voyagent: on “squatte” les sites gratuits comme eux, alors on en rencontre beaucoup. On croise plusieurs jeunes français qui obtiennent un visa vacances-travail pour un an en NZ. Ils ont pour la plupart entre 25 et 30 ans. Ils sont éduqués, ont travaillé un peu, et avant de se “caser”, ils profitent de ce merveilleux pays. Certains travaillent un peu dans les cultures de fruits et légumes pour leur permettre de durer toute l’année. Ils rêvent tous de venir au Québec et la NZ etait leur deuxième choix... On voit aussi beaucoup d’allemands et de néerlandais. Eux sont plus jeunes, sans trop d’expérience. Ils font ce voyage de quelques mois entre le secondaire et l’université. La plupart sont très respectueux, vivent sainement, et toujours gentils avec nous. On fait des envieux lorsqu’on leur raconte notre parcours depuis 3 1/2 ans...

Pour ce qui est de la température, selon les locaux, on vit présentement un été vraiment plus frais et plus venteux qu’à l’habitude. Le jour, ca varie entre 16 et 25 degré. Le soleil peut être chaud et tape fort mais le vent est toujours frisquet. Ca prend une petite laine à l’ombre ou dans le vent. À partir de 18h ou 19h, il fait souvent trop froid pour manger dehors. Et la nuit, ça tombe à 10-12 degré, parfois 8...On apprécie dormir sous la couette, en ajoutant le sac de couchage à l’occasion.

La partie Sud de l’ile commençait a Taupo, point central pour explorer partout autour. Près de cette ville, il y avait les chutes Huka, prisées des touristes par les beaux sentiers qui s’offrent tout autour.






De la ville de Taupo et du Lac qui porte son nom, nous nous sommes dirigés sur la côte est, précisément à la ville de Napier. Quelle belle surprise! Nous avons découvert une petite ville très accueillante, avec sa grande plage à perte de vue, ses pistes cyclables tout au long du littoral ainsi que vers les vignobles de Hasting et une architecture typiquement Art-deco. On y est resté presqu’une semaine.



La vue de notre site de camping...





À Napier, nous avons fait la rencontre d’un autre jeune couple français très sympathique. Alice, journaliste parlementaire à Paris et speakerine à la télé, ainsi que Thecle, médecin anesthésiste, qui prennent quelques mois pour voyager autour du monde. Des jeunes allumés, curieux, intéressants et intéressés, sensibles et sérieux, bref une très belle rencontre.  On a passé seulement une soirée et une journée vélo avec eux mais ils nous ont charmés. 







Petite randonnée sur le Te Mata Peak, dans la région de Napier.







Ballade dans les vignobles de Hawke’s Bay.





La charmante ville de Napier et son Art Deco partout








Retour à Taupo pour des courses et ensuite direction Parc National de Tongariro. On a fait la très populaire Trail Tongariro Alpine Crossing.



















Détour sur la côte ouest, pour le Mont Taranaki. Il est tellement imposant de loin comme de proche. On a passé plusieurs jours à le découvrir sur ses différentes faces.








La ville de New Plymouth offre tous les soirs un parc illuminé où les locaux s’y rendent nombreux. On a apprécié cette ballade en soirée.






Toujours au Mont Taranaki, on a fait la Trail Pouakai crossing (17 km). Grandiose! Magnifique! Difficile! On marchait sur des parois étroites, c’était assez technique comme marche, mais combien satisfaisant!



Les minces lignes dans la montagne sont les sentiers de marche!






Plage de sable noir près de New-Plymouth. Notre site de camping pour une nuit!




Retour a Taupo et au Parc National de Tongariro, qui comprend les volcans sacrés et vénérés par les Maoris. La beauté des paysages est saisissante. On se sent tellement privilégiés de pouvoir marcher sur ces terres magnifiques.




Le Mont Ruapehu où on peut faire du ski l’hiver. Nous avons monté presqu’au sommet.












Une des Great Walks de NZ est la Tongariro Northern Circuit, une loupe de 45km au travers les volcans. Nous l’avons fait en 3 jours (la plupart des gens la font en 4 jours). La première journée était facile, sous une pluie fine. On s’est réfugié tôt au refuge ou on a joué aux dés avec une belle petite famille de kiwis (vivant à Nelson). La seconde journée s’est passée dans les nuages et le froid. Mais nous avons été récompensé car la dernière journée fut sous un soleil radieux! Nous avons été très impressionnés par cette nature généreuse et grandiose. On était très en forme car on n’a pas trop souffert à terminer ce défi. Je me sentais encore une fois tellement privilégiée que les Maoris nous laissent voir leurs montagnes sacrées. Gratitude...







On marchait carrément dans un immense trou de volcan! Intimidant...




Le Lac Émeraude nous est apparu soudainement au travers des nuages!






Le plus grand et le plus beau refuge qu’on a vu a date!




Au pied de la montagne, la végétation est particulièrement belle et très diversifiée.







Mission accomplie!


Une autre escapade que j’avais réservée longtemps en avance était la Wanganui River en canot. Ce fut 3 jours de pur bonheur! Près de 100km à pagayer au travers une magnifique rivière, bordée de parois vertigineuses, de plusieurs petites chutes, d’une végétation luxuriante, et très isolée (aucun accès par route). J’écoutais l’eau qui glissait sous le canot, les nombreuses cascades et petites chutes versées par les montagnes environnantes, les oiseaux qui chantaient, et je me sentais bien, sereine et heureuse. En communion avec la nature. Je me sentais tellement connectée avec mes sentiments, et aussi avec mon Julien. Il aurait aimer faire ce genre de trip et j’aime à penser qu’il m’accompagnait un peu...

Stéphane et moi avions déjà fait du canot, il y a longtemps. Mais nous n’avions jamais pagayer 5-6h par jour, pendant 3 jours! Les bras et les épaules etaient fatigués mais ça récupère vite. Nous n’avions jamais fait de canot ensemble non plus. On appréhendait un peu les accrochages inévitables, dans ce genre de situation. Et bien ça s’est passé superbement. On s’est pas obstiné (a peine...) et on faisait une très bonne équipe. Les premières rapides nous ont surprises un peu mais on devenait toujours meilleurs avec l’expérience. Sauf pour une des dernières. On l’appelle la 50-50 car au moins la moitié des gens chavirent. Des vagues qui atteignent 1m, avec des tourbillons autour. On n’a pas réussi et on a chaviré! Heureusement l’eau était bonne, et il était assez facile de se rendre au bord avec le canot, où d’autres avaient aussi chaviré avant nous. Nos effets personnels et notre bouffe étaient bien emballés dans des barils, qui étaient bien attachés dans le canot. Aucun dégât, sauf un peu la fierté qui était touchée!

Nous sommes partis en groupe mais en peu de temps, chacun prenant ses distances, on se retrouvait enfin seuls: la paix! Nous n’avions pas besoin de guide, chacun allait à son rythme. On se retrouvait tous en fin de journée au refuge. Nous étions toujours les premiers à arriver au refuge... on avait droit aux meilleures places de couchette! Mais quand même tous dans la même pièce...














Le refuge Tieke était tenu par des Maoris. Lorsque tout le monde est arrivé, nous avons eu le privilège de participer à une cérémonie de bienvenue selon leurs traditions! Quelle super expérience! Je vous raconte. En groupe, nous avons dû designer quelques hommes qui nous représenteraient durant la cérémonie. Les femmes devaient porter une jupe (on a toutes pris une serviette ou un paréo et mis autour de la taille). Le chef maori avec son assistant et sa femme nous attendaient près de leur marae, maison typique de culte maori. Les hommes devaient entrer sur la pelouse en premier, suivis des femmes en arrière (bon ils sont proches de leurs traditions et loin de l’égalité homme-femme alors on ne devait pas faire de cas ici, même si ça m’a un tout petit peu pincé le cœur féministe que je suis...).
Les hommes désignés ont parlé, certains en anglais, un en allemand, un blanc local parlait même en maori! Ils remerciaient la vie pour tant de beauté autour de nous, ils remerciaient la nature généreuse, ils remerciaient nos hôtes pour leur accueil. On a fait quelques offrandes (nourriture) pour les prochains visiteurs du refuge. Ensuite il y a eu les chants. La majorité des participants étaient des gens de Nouvelle-Zélande et ils connaissaient les chansons maoris! Ils les apprennent à l’école. Après les discours officiels en langue maori, on a eu droit à une accolade traditionnelle par chacun de nos hôtes. Une poignée de main mais surtout, un geste inusité. On devait se toucher le nez deux fois, tout en se regardant droit dans les yeux. Leurs sourires étaient sincères et chaleureux. On sentait bien leur gratitude et leur accueil. L’assistant avait plusieurs tatouages maoris dans le visage, alors ça faisait tout un effet de se rapprocher intimement de lui... Ce qui m’a beaucoup touché est le grand respect que les locaux blancs avaient envers les maoris et leurs traditions! C’était très beau a voir. Le but de la cérémonie était d'ouvrir les canaux d’énergies et que chacun s’ouvre mieux aux autres. Ça a marché! À partir de ce moment, les gens ont commencé à se parler et à rire ensemble! On a chacun raconté nos plus beaux moments et moins bons moments durant ce séjour. Les perceptions vis à vis des autres ont immédiatement changé. On dirait que les préjugés avaient tombés, seulement parce qu’on connaissait un peu mieux l’autre. Ce fut une belle expérience et même mon homme a embarqué! Il m’a émue...on disant devant tout le monde à quel point il était content d’avoir fait cette expédition avec moi et qu’il le referait à nouveau avec personne d’autre que moi!


Voici la fameuse rapide où nous avons chaviré. On a regardé quelque uns passer avec succès, et d’autres aller à l’eau comme nous. Tout le monde en riait! 

A l’extrémité sud de l’Ile il y a le Cape Palliser. Nous avons apprécié dormir au bord de la mer et entendre les vagues. On a pris nos vélos pour aller voir le phare et surtout, pour aller observer les phoques à fourrure. Il y a avait une grande colonie, avec plein de bébés qui s’amusaient juste devant nous. Trop mignon!












On a terminé notre tour de l’Ile du Nord à Wellington, la capitale. C’est une ville pas trop grande, à échelle humaine, mais sans grand intérêt, malheureusement. On a préféré faire du vélo sur les pistes cyclables de la péninsule autour que de marcher dans son centre-ville commercial. Par contre, nous avons beaucoup aimé le musée national Te Papa. 

On a pris le traversier qui nous amène de Wellington à Picton, sur l’île du Sud, par une belle journée ensoleillée. De nouvelles aventures nous attendent et on a hâte de poursuivre nos découvertes. On se sent excités comme si on démarrait un nouveau voyage. Je vous laisse avec les décors vus du bateau, ou le ciel bleu se confondait avec le bleu de la mer...