mardi 3 mars 2020

Île du Sud: 1ere partie

4 Mars 2020

Depuis plus de 6 semaines, nous avons parcouru toute la partie ouest de l’Ile, à partir du Nord jusqu’a l’extrémité Sud. Nous étions tellement occupés que je n’ai pas eu le temps d’écrire avant! Je prends enfin quelques heures pour vous mettre à jour et pour me remémorer toutes les belles choses qu’on a fait! Je mets beaucoup de photos car ce blog est un de mes backups de sauvegarde. 

Marlborough Sounds 

C’est un paysage époustouflant qu’on voit en arrivant avec le traversier. Les Sounds sont un enchevêtrement de baies, de criques et de bras de mer, dans un environnement sauvage et peu habité. On voit l’eau de partout et des navigateurs pourraient s’amuser dans ce magnifique terrain de jeu! La petite ville qui nous accueille en arrivant à l’Ile du Sud est Picton. Jolie avec de belles terrasses et des boutiques à touristes... 







Les routes pour se rendre à la grande trail de Queen Charlotte sont très sinueuses, parfois pavée, mais aussi en gravier! Le camper était tellement poussiéreux, au grand désarroi du capitaine! On s’est promené dans de longues péninsules pour rejoindre la trail qui borde la rive, pour en faire quelques portions. Ensuite on a passé par les petites villes de Nelson et Havelock. On a profité de nos vélos sur de jolies pistes cyclables, qui traversent des vignes et des vergers. Cette région qui profite d’un climat plus chaud, est le garde-manger du pays. Plusieurs fruits et légumes proviennent de cette région. 




Nos premiers vergers de kiwis! C’est la saison et on s’en régale! Ils n’ont pas à voyager comme ceux qui arrivent chez nous! 







À l’extrême nord de l’île il y a La Pointe Farewell et ses dunes de sables qui se déploient sur plusieurs kilomètres. On y a fait une belle marche de 14km dans le sable.








Parc National de Abel Tasman 

La dernière Great Walks que nous avions réservée était dans l’Abel Tasman National Park. J’avais fait ce parcours avec ma sœur en 2011 et je tenais vraiment à la refaire avec mon homme. On devait prendre un water-taxi qui nous amenait à 1h30 en bateau plus loin sur la côte, et nous déposait sur une plage. Aucune route ne se rend sur cette trail. On avait 45km a faire, sur trois jours, pour revenir à notre point de départ. Le sentier longeait la côte, tantôt en forêt tropicale, tantôt directement sur les plages. On a beaucoup apprécié les couleurs de l’eau, et on se serait vu mouillé ici, avec notre voilier... Un seul inconvénient par contre. Nous étions en pleine saison des cigales. Des cigales par millions, grosses d´au moins 4 cm, qui volent partout, et qui nous frappent dessus accidentellement! A un certain moment, il y en avait tellement qui me sautaient dessus que j’ai mis mon paréo comme une burqua, et seuls mes yeux sous mes lunettes fumée étaient exposés... Et que dire du bruits! Elles chantent tellement fort qu’elles enterraient les chants des oiseaux et le son des cascades! 

Ce fut un sentier facile, par conséquent, on arrivait tôt dans la journée pour profiter des belles plages paradisiaques. Les refuges étaient bien mais a 34 personnes à partager le même espace, ça demande de la tolérance et de l’ouverture. Surtout lorsque des familles avec de très jeunes enfants s’activent dans la seule cuisine commune... Nous avons quand même beaucoup aimé ce parc, malgré l’achalandage des gens qui viennent y passer qu’une seule journée. 























Nelson Lakes 

Après avoir passé par le très joli village de Takaka, on s’est dirigé plus a l’intérieur des terres, dans le Parc National des Nelson Lakes. Le lac Roto-iti, est entouré de montagnes majestueuses. C’est le début  de la chaîne de montagnes qui traversent l’Ile du Nord au Sud, qu’on appelle les Alpes du Sud. Cette chaîne de montagnes descend jusqu’aux Fiordland. Le village St-Arnaud abrite que quelques lodges et campings pour les maniaques de plein airs comme nous. On a grimpé sur de hautes montagnes, de chaque côté du lac. C’était à couper le souffle! Me retrouver si près du ciel, je me sentais toucher les nuages, je me sentais proche de mon fils... 














On a retrouvé nos amis Anna et Daniel, du voilier Noomi! Elle est écossaise. Lui est brésilien. Ils se sont rencontrés en Inde, ont vécus un peu aux EU, et viennent tout juste de se marier ici en Nouvelle-Zelande. Ils naviguent depuis 4 ans et souhaitent poursuivre aussi longtemps que leur petit bateau les portera. Pendant un été, pour fuir la saison des ouragans dans les Caraïbes, ils ont monté jusqu’au Nord-est des EU, La Nouvelle-Ecosse et même Terre-Neuve! On les a rencontré à Panama City. On s’est revu aux Marquises, ensuite aux Tuamotu, à Tahiti et aux Samoa. C’est avec eux que nous avons affronté le méchant maraamu dans un atoll des Tuamotu et qui nous ont aidé à retrouver notre dinghy et notre ancre le lendemain matin! Ils ont traversé des Îles Tonga à la Nouvelle-Zelande, et ont entreposé leur bateau pour 4-5 mois. Ils ont achetés un petit camper van et avec la visite de Freya, la sœur d’Anna, ils parcourent le pays, comme nous. Ce fut un grand plaisir de les revoir! On les a invité pour un bon souper sur le bord du lac, dans ce paysage tout à fait enchanteur. Un autre bémol par contre: la région est infestée de sand-flys. Ce sont comme nos mouches-noires. Elles sont voraces et les piqures nous grattent pendant des jours!!!









La Côte Ouest 

Après Nelson Lakes, on a pris la route sur la côte ouest. Un arrêt inévitable entre les villes de Westport et Greymouth, dans le parc national Paparoa, est les Pancakes Rocks, qui évoquent des empilements de crêpes. L’érosion du vent, de la pluie et de la mer leur donne un aspect de fines couches de roche entre des strates de calcaire plus dur. C’était impressionnant, mais pas mal achalandés par les touristes. On se rend compte que tous les deux, on n’aime pas trop les cohortes de touristes, et on préfère de loin les lieux plus sauvages et tranquilles... mais on doit demeurer flexible et savoir « partager » les beautés de la nature! 












Arthur Pass

Plus au Sud, une route spectaculaire serpente au travers les Southern Alps pour se rendre au petit village de Arthur Pass. On passe le col de Porters Pass (1000m) avant de redescendre et traverser de grands plateaux de rivières et de roches, anciennement des glaciers, le tout entouré de peaks rocheux. C’est aussi un coin mythique pour ses nombreuses randonnées. J’avais fait l’Avalange Peak avec ma sœur en 2011 et j’avais très hâte de la refaire avec mon homme et nos amis Anna et Daniel. Cette randonnée est courte en distance mais on monte de plus de 1000m sur seulement 2km. Ça grimpe et ça demande un bon effort cardio. De plus, on marche parfois sur une étroite crête, où les falaises vertigineuses se déploient de chaque côté. Il ne faut absolument pas perdre le pied car on est foutu! La descente fut moins difficile que la première fois que je l’avais fait. Je n’ai pas été courbaturée comme je l’avais été la première fois. Ca veut dire que l’entraînement porte ses fruits! Une observation qui m’a rendue triste par contre était de voir la fonte des neiges. Les sommets étaient beaucoup moins enneigés donc en 9 ans seulement, le réchauffement climatique a eu un effet réel ici...
































Notre terrain de camping sur un grand champs entouré de montagne! Une vue inoubliable!


Une autre randonnée dans Arthur Pass.







Franz Josef glacier

De retour sur la côte ouest, nous nous sommes arrêtés au glacier Franz Josef. On a pu voir ce glacier de loin, sous un ciel bleu. Mais le lendemain, on montant en foret pour le voir de plus prêt, il était complètement dans la brume, malheureusement. L’eau des glaciers laissent des sédiments qui rendent l’eau d’un turquoise incroyable, comme dans nos Rocheuses.









Après le Franz Josef glacier, on trouve le Fox glacier. Pour lui aussi, il est impossible de s’y rendre sans prendre un hélicoptère! On a poursuivi notre route sur la côte ouest vers Haast pour ensuite retourner dans les montagnes, dans le Parc National de Mount Alpiring. Chemin faisant, on a marché autour du Lac Matheson et avons apprécié les Blues Holes et leurs eaux si limpides.








Wanaka

Les paysages sont très diversifiés et changent drastiquement dans l’île. La côte ouest qui donne sur la mer de Tasman, est très pluvieuse et la végétation luxuriante. Les forêts pluviales nous font penser à des forêts de contes enchantés, avec ses arbres uniques (les silver beech, red beech, black beech, qui sont en fait des hêtres),  le tout tapissé de mousse verte épaisse, de lichen, et de fougère. La chaîne des Alpes du Sud au centre, avec ses sommets de plus de 3000m qui s’élèvent abruptement, sont majestueux. Au delà de la ligne des 900m au dessus de la mer (la bush line), il n’y a aucun arbre qui pousse et c’est très rocailleux. On voit de grands lacs d’eau turquoises qui sont des érosions de volcans, et enfin de l’autre côté, vers l’Est, le relief varie entre sommets, collines et vallées mais dans un environnement aride et sec, ils reçoivent peu de pluie. On fait à peine quelques km et ça change complément.

La route se poursuit en longeant le Lac Hawea et, juste un peu plus loin, le Lac Wanaka. Entourés de montagnes, aux eaux d’un bleu turquoise ils sont dans les plus beaux lacs du Sud.  Il se fait beaucoup d’activité de plein air autour! Le village de Wanaka attenant au Lac du même nom est un centre de villégiature très prisés, autant par les touristes que par les locaux. On a fait la randonnée Roy’s Peak. La vue des montagnes et du lac Wanaka d’en haut était spectaculaire! Une longue randonnée exigeante mais encore une fois, combien satisfaisante!






I














Queenstown

On continue vers le Sud pour se retrouver au Lac Wakatipu. La ville de Queenstown, qui est situé à son extrémité sud, est très achalandée par les touristes. On a du s’installer dans des campings dispendieux car les free campings sont loin a l’extérieur malheureusement. Cette ville est incapable d’accueillir autant de voitures. Il est pratiquement impossible de circuler et de stationner dans cette ville... Queenstown est la capitale des sports extrêmes. C’est ici qu’on a inventé le saut en bundgy. Ils offrent des tours d’hélicoptère, de parapente, de parachute, de tyrolienne extreme! Pour souligner l’anniversaire de mon homme, on a choisi de s’offrir une journée en rafting sur la Shotover river. Malheureusement on n’a aucune photo...mais on en garde un super beau souvenir. C’était une première expérience pour lui et il a adoré! Ils nous ont conduit pendant 1 1/2h, sur un chemin très très très escarpé en montagne (la route la plus dangereuse que j’ai vu, avec ses nombreux risques d’avalanches ou de glissements de la route!) pour aller rejoindre la rivière en amont. Ensuite, avec notre guide qui dirigeait et 6 membres d’équipage qui pagayaient, on a descendu cette rivière extraordinaire, au milieu d’un canyon de roches grises, avec des rapides somme toute raisonnables. On s’est fait arroser mais heureusement nous étions bien équipés de wetsuits et de casques. Ce fut excitant comme activité mais pas épeurant comme on l’appréhendait. Un très beau trip!

Ici le Lac Wakatipu













À partir du Centre-ville de Queenstown, nous avons fait la trail Ben Lomont. Encore un 6-7h h de marche exigeante mais tellement émouvante. La marche en montagne me donne souvent l’effet de méditer. Les mouvements réguliers, l’effort, la respiration, la contemplation de la merveilleuse nature qui m’entoure, ça me met dans un état tres zen. Je suis émue par tant de beauté. Je me sens remplie de gratitude d’être là.  Et je me sens connectée avec mes émotions. Je pense à mon fils...et je prends des petites bouchées de mon éléphant...ma peine est trop grosse pour la prendre d’un seul coup alors j’en prends par petites bouchées a la fois. Alors sur les sommets qu’on a fait dans les derniers jours, j’y ai laissé quelques larmes de maman... Et ça fait du bien... Je vous raconte ça car je veux me rappeler cet émotion, lorsque je relierai mes récits dans plusieurs années! 












En banlieue de Queenstown, on retrouve Arrowtown. La ville qui a jadis été très occupée par la ruée vers l’or, a gardé son cachet d’antan. La rue principale qui fait très “Farwest”, comme on a vu ça souvent ici, est remplie de boutiques et de terrasses, pas mal achalandée par les touristes.  On a profité d’une belle piste cyclable qui longeait la Shotover river et qui passait par des vignobles. Il y a pire endroit pour pédaler! 





Le Lac Hayes est très photogénique. Situé entre Queenstown et Arrowtown, ça méritait un arrêt. 







On a pris une route panoramique de Queenstown jusqu’au petit village de Glenorchy, à l’extrémité nord du Lac Wakatipu. Ce fut 45km de gros bonheur! Les points de vue sur le Lac ainsi que les hautes montagnes tout autour sont un ravissement pour les yeux.  On a même resté une nuit dans un camping DOC sur cette route.






A Glenorchy, nous avons eu la chance de rester deux nuits sans frais dans le stationnement d’un petit motel. Le propriétaire, très accueillant et généreux, nous laisse passer la nuit derrière son commerce. Il y a très peu de place mais nous avions un accès privilégié. Étant membre de la NZMCA (association de motor home), ça nous donne accès à des endroits que les jeunes campeurs ou ceux qui louent leur camper n’ont pas!

Nous sommes au pied du Parc National de Aspiring Mount et de la belle vallée de Rees. Une longue randonnée de plusieurs jours débute à cet endroit. On a fait un aller-retour sur une journée pour au moins se rapprocher des sommets enneigés. Ce fut une randonné des plus difficile! La trail, étant peu fréquentée, donc peu entretenue, elle comportait beaucoup d’obstacleS. Un nombre incalculable d’arbres tombés au travers le chemin, il fallait passer sous ou par dessus ceux ci. Des grosses roches, des pentes abruptes, des ruisseaux à traverser, et beaucoup de boue! Mais lorsqu’on a vu le glacier se dresser au loin devant nous, l’émotion fut intense, et nous a fait oublier tous les efforts. On a pris 8h pour se rendre et revenir. Le plus long parcours à date! 









Parc National des Fiordland

Nous sommes restés sept jours à Te Anau, la petite ville principale attenante au Lac du même nom. Étant membre, nous avons bénéficié d’un des rares parcs NZMAC, a très peu de frais, pour toute la semaine. Bien situé, on y revenait chaque jour.

Le Parc National des Fiordland est le plus grand parc neo-zélandais (12,500 km2) et mérite son inscription au patrimoine mondiale du World Heritage Area. Les paysages sont exceptionnels. Il est composé de quatorze fjords et de cinq grands lacs glaciaires. Des sommets atteignants plus 2500m, des falaises s’élevant à 1200m au dessus des fiords profonds, et des chutes d’eau partout, parfois hautes de 100m ou 200m. Cette région reçoit jusqu’à 9m de pluie par an! La flore est exceptionnelle et tellement dense qu’elle rend l’intérieur des terres pratiquement impénétrables. On peut visiter le lac que par bateau ou, pour les plus riches, en petit avion ou hélicoptère. Il y a quand même 500km de sentiers tracés a travers la réserve naturelle pour permettre aux randonneurs d’apprécier cette nature sauvage. Le problème est qu’en janvier dernier, ils ont reçu 1,3m de pluie en 3 jours seulement. Une grande partie de la région fut inondée. Les rivières ont sortis de leurs lits, détruisant une partie de la route principale, détruisant plusieurs sentiers, ponts suspendus, refuges, petits lodges, etc. J’ai lu qu’ils ont du évacuer 300 personnes par hélicoptère, n’ayant pas moyen de se sortir de la zone inondée. C’est donc avec regret qu’on a appris que la mondialement connue Milford Sound track était fermée. La Routeburn track aussi, ainsi que plusieurs belles trails qu’on avait hâte de faire. La Milford Road était fermée et venait tout juste de rouvrir mais seulement pour des autobus nolisés. Ils doivent faire passer les autobus en convois, à heures précises, seulement dans une même direction car la route est réduite à une voie seulement. Ceci afin de poursuivre les travaux intenses qui doivent être faits sur cette route scénique. C’est une catastrophe économique et touristique pour eux ici! 

On a quand même pu faire une belle partie de la Kepler track, elle fait aussi partie des Great Walks de la NZ. Nous avons marché 13km jusqu’au Mont Luxmore et son refuge, donc 26km dans la même journée, notre record! 










On a fait une belle ride de vélo entre Te Anau et Manapouri, sur un trail qui longeait une belle rivière.





Et on s’est offert deux croisières d’une journée chacune: la Milford Sound et la Doubtful Sound. Se retrouver sur l’eau nous a ému. Entourés de ces montagnes et ces forêts hors du commun, nous a ébloui. Je vous laisse avec ces photos, qui malheureusement ne montrent qu’un infime partie de ce qu’on voit tout autour de nous...

Mirrors Lake


Le convoi en action sur la Milford road


Milford Sound


























Lac Manapouri au levé du soleil




Doubtful Sound