samedi 17 août 2019

Tahiti (suite) et les Îles de la Société

Tahiti (suite) et les Îles de la Société
Juillet 2019

Ma dernière publication sur Tahiti était plutôt décourageante et faisait état de nos soucis avec le bateau. Nous n’étions pas au bout de nos peines et de notre budget! Ce n’est jamais fini avec un voilier! Amis navigateurs, soyez avertis: ça ne fini jamais! Depuis ce temps, nous avons du investir pas mal de temps et encore quelques milliers de dollars...
  • Acheter et installer une nouvelle chaîne de 80m (260 pi). L’ancienne était trop courte donc pas assez sécuritaire pour les mouillages en eaux profondes comme ici, et déjà trop rouillée malgré qu’elle n’avait que 3 ans...l’eau salée...
  • On a été obligé de changer la batterie du moteur, la seule qui n’avait pas été changée à Panama
  • Stéphane a réparé une toilette qui coulait
  • Il a travaillé méticuleusement, encore, pour colmater les endroits ou quelques gouttes d’eau entraient dans la bateau
  • Il a réparé notre guindeau qui se gruge avec le temps
  • Il a réparé une couture de la grande voile qui était décousue, directement du mat
  • En plus de toute la maintenance régulière à faire...

Mais rassurez vous, mon homme s’est libéré de tâches pour quelques temps. Il a été exactement 3 semaines sans soucis... Pour ces 3 courtes semaines de congés de travaux, on a enfin pu se mettre en mode découvertes. On a fait quelques belles randonnées autour de Papeete, en attendant notre visite. La sœur de Stéphane est arrivée le 9 juillet pour un séjour de 2 semaines à bord. C’est la quatrième fois qu’elle vient nous voir. Faut croire qu’elle aime ça! Je l’aime aussi beaucoup et on s’entend très bien. On avait bien hâte de l’accueillir et de faire les touristes avec elle. On a loué une voiture pour quelques jours et visiter l’île de Tahiti. Les Jardins d’eau, les sites archéologiques (nommés Marae), les beaux points de vue, nous ont charmés. Susie nous a gâté en nous payant la traite sur de belles terrasses de restaurants avec vue imprenable sur la mer ou sur les montagnes. Et la cerise sur le sunday, on s’est bien imprégné de la culture polynésienne. Nous avons assisté à quelques spectacles de danses traditionnelles, et à des courses sportives, dans le cadre du Festival Heiva’I, qui se tient en Juillet à chaque année. Quelle bonheur de pouvoir découvrir leurs arts, lesquels sont bien vivant en Polynésie. Les compétitions de danse, avec une centaine d’hommes et femmes, tous synchronisés et vêtus d’habits traditionnels, m’ont éblouis et resteront gravés dans ma mémoire longtemps.











Tous les jours, surtout en fin de journée, on voit des hommes (et parfois des femmes) qui sortent avec leur pirogue (genre de kayak avec un patin sur le côte). Ils s’entraînent pour des compétitions ou juste pour le plaisir. C'est un sport très courant ici et partout en Polynésie française.














Nous avons fait découvrir à Susie la Grande Bleue, la mer. Dans de très bonnes conditions en plus. Elle a bien toléré puisqu’elle prenait mes Gravol et qu’elle dormait beaucoup... On s’est déplacé à l’île de Moorea juste à côté. Plus tard on l’a initié à une navigation de nuit, avec la pleine lune en bonus, jusqu’à l’île de Huahine. Pour terminer ses vacances à l’île de Raiatera en passant avant par l’île de Tahaa. Toutes ces îles font partis de l’Archipel des Îles de la Société, qui comprend aussi Tahiti. Nous avons loué des scooters pour faire le tour de Huahine. On l’a amené faire de belles plongées et découvrir les poissons et coraux du Pacifique. Elle qui avait peur de l’eau avant, elle a pris du galon depuis son premier voyage avec nous... Et on a beaucoup parlé, rit et même pleuré. C’est toujours une thérapie de passer du temps avec ma belle sœur. Elle me fait vraiment rire par son côté enfantin qui veut conquérir le monde. Elle me fait réfléchir par sa maturité et sa lucidité. Elle me fait pleuré par sa sensibilité. Et c’est aussi thérapeutique pour mon homme. Le frère et la sœur échangent tellement sur leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence. Ils se découvrent et se rejoignent dans un nouveau contexte. Ils se reconnaissent et se comprennent mieux, et ça leur fait du bien je crois. Bref c’est toujours plaisant de l’accueillir à bord.






14 Juillet, notre premier anniversaire de mariage! On l'a souligné avec la belle-soeur, entourés des montagnes a Moorea. 

















Les îles de la Société sont composées de hautes montagnes entourées de récifs. C’est comme un mélange des Marquises (montagneuses) et des Tuamotus (atolls à fleur d’eau). Chaque escale est composé d’une île dans une autre île. On doit entrer par une passe et derrière, entre les récifs qui encerclent l’île et la terre, il y a que des lagons peu profonds, d’un beau bleu turquoise, où l’eau est protégé des vagues. Il est donc très agréable d’y naviguer et d’y dormir une fois au mouillage. On peut naviguer presque tout autour de chaque île, à l’intérieur de ces lagons.

Après le départ de la belle-sœur, nous avons poursuivi notre route jusqu’à Bora-Bora. Autrefois, mon homme avait chez lui une affiche de cette île, bien en vue dans son atelier de travail, pendant plus de 20 ans. C’était une destination, un but, un rêve, qui l’a accompagné pendant toutes ces années. Il souhaitait voir cette ile, réputée être paradisiaque, avec sa montagne majestueuse au centre et ses lagons aux eaux cristallines à découvrir autour. Il a été un peu déçu...trop d’attentes peut être. Certes la nature est belle, mais pas comme certaines îles que nous avons vu. Les plongées sont correctes, sans plus. On ne peut faire l’activité qu’on adore, c’est à dire chasser, ni à Bora Bora, ni aux autres îles de cet archipel. Il y a des poissons coralliens mais pas de gros poissons à manger, ni de langoustes, à notre plus grande déception. Le village principal manque un peu d’authenticité et de cachet. Et les locaux sont moins accueillants, probablement blasés par tant de touristes. Ceux ci sont nombreux et viennent endommagés leurs eaux, avec toutes les motos marine et gadgets marins mis à leur disposition. Ils viennent endommagés les coraux en ne faisant pas attention lorsqu’ils plongent, c’est terrible à voir! Les touristes requièrent une infrastructure imposante d’hôtels, de restaurants, de système d’égouts et d’eau douce, de gestion des déchets, d’offres de services de toute sorte. Mais avec la mondialisation, la facilité de voyager et l’accumulation de points de voyage, une nouvelle génération vient ici sans payer trop cher, et n’encourage pas trop l’économie locale une fois sur place. Les commerçants et restaurateurs s’en plaignent. Pour nous, les navigateurs, ce n’est pas aussi exotique que l’on espérait car des voiliers et des catamarans, il y en a partout! On doit se mettre sur un corps-mort (mooring) pour mieux protéger les fonds marins, mais il manque de bouées pour les nombreux voiliers qui viennent jusqu’ici!

Pour ma part, je n’avais jamais pensé venir ici un jour mais je peux dire Check! J’ai été à Bora-Bora! Tant de gens rêvent d’y venir et moi j’ai la grande chance de l’avoir vu. Cette île est fidèle à l’image qu’on s’en fait par les publicités et les films qu’on a vu. Les petits bungalows sur pilotis dans un lagon d’une eau turquoise, il y en a un peu partout autour de l’île. C’est le fun de voir ça de prêt, mais je n’aurais jamais payé $500 ou $1000, prix demandé par nuit (!) pour y loger. Il y a une belle longue plage dans le sud-est de l’île, a la Pointe Fareone, où nous avons mouillé pour 2 nuits. Mais à part celle-ci, les plages sont rares. J’ai préféré faire un tour de l’île en vélo et croiser quelques habitants et apercevoir leurs maisons, tout au long du trajet. À peine 35km mais sur une vielle bécane sans vitesse et sans trop d’ajustements, c’est un peu plus ardu que de faire 100km avec mon vélo de route. Mais chaque jour je me disais: je suis à Bora Bora! Je suis à l’autre bout du monde et c’est juste trippant!



















Un petit mot pour parler de nos chers amis Sophie et André de Frimousse. Nous quittons la Polynésie française vers d’autres îles. Ils ont décidé de rester plus longtemps pour d’autres projets. Ils ont mis leur voilier à vendre afin de se procurer un catamaran plus grand et faire du charter, c’est à dire offrir un service d’hébergement sur l’eau avec capitaine et cuisinière. Nos routes se séparent maintenant... On veillait un sur l’autre depuis deux ans et c’est avec le cœur gros qu’on les laisse derrière. Leur joyeuse et réconfortante compagnie, les nombreux échanges sur toute sorte de sujets, la très belle complicité qui s’était développée entre nous, les encouragements et l’entraide qu’on se donnait, le respect de chacun envers l’autre, tout ça fut extraordinaire. On se demande encore comment aurait été notre voyage sans les avoir connu. Ils vont nous manquer. Les soupers bien arrosées, les soirées magiques de musique et de chants, les parties de cartes, les fous rires, les nombreuses randonnées qu’on a fait ensemble, resteront dans notre mémoire très longtemps. Ils ont accompagné et agrémenté notre voyage de très belle façon. Le fait que nous étions si loin de chez nous et si souvent en dehors de notre zone de confort, à probablement fait qu’on se sentait liés tous les quatre par une amitié bien spéciale. On pensera à eux et on leur souhaite bons vents, bonnes routes. Snif snif!

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