|
Nouveaux plans de voyageJe dois maintenant vous partager le fruit de nos nombreuses discussions et réflexions concernant la suite de notre périple. On évolue, on apprend, on surmonte des montagnes, on réalise plein de rêves, on change, et parfois on atteint nos limites. Et on souhaite faire les choses différemment. Stéphane et moi voulons ardemment continuer à voyager et découvrir la planète, mais de façon différente. La décision de vendre le bateau est prise. Ça y est, c’est dit, c’est réfléchi, et c’est assumé! Cette décision est prise depuis quelques mois déjà.Nous n’avons jamais eu comme objectif de faire le tour du globe avec le voilier. Et surtout pas de ramener Ambition chez nous absolument. Nous n’aurons aucun intérêt à se promener sur le Lac Champlain une fois revenus. Nous rêvions de visiter des îles. Les îles de l’Atlantique (Acores, Madère, Canaries, Cape Vert), les îles des Caraïbes (des Bahamas à Grenade), les îles San Blas, et enfin les îles du Pacifique (Polynésie, Samoa, Tonga, Fidji). La meilleure façon de découvrir des îles est en bateau, sans aucun doute. Ça nous donne la liberté et l’autonomie idéale. Et de porter notre maison avec nous, partout où nous allons, c’est formidable. Depuis le début, on aime cette vie de nomade, et de vivre à bord d’un voilier. Mais faut le dire, le voilier est le moyen de transport le plus exigeant, le plus compliqué, le plus inconfortable, le plus risqué et en plus, le plus LENT qu’on connaisse!Nous avons toujours vécu le syndrome de l’imposteur. Nous ne sommes pas de vrais navigateurs. Mon capitaine est le premier à le reconnaître, à sa plus grande déception. On n’exalte pas sur les flots comme les grands navigateurs de ce monde, ou comme notre mentor Benoit Villeneuve, ou notre routeur Philippe Candelier. On ne carbure pas au vent fou qui entre dans les voiles pour atteindre des vitesses vertigineuses. On ne ferait jamais de régate. On n’aime pas ce genre d’adrénaline que les voileux recherchent. Mon capitaine a atteint son seuil de supporter le stress de la navigation.C’est exigeant être un capitaine! Je ne voudrais assumer ce rôle pour tout l’or du monde. Malgré qu’on se consulte la plupart du temps, c’est lui qui doit prendre toutes les décisions finales: quand partir, quelle voilure adopter, quoi faire pour prévenir, pour faciliter, pour entretenir, pour réparer. Il doit décider où ancrer, où aller, comment y aller, etc, etc, etc... De plus, les nombreux problèmes avec le bateau dans les derniers mois ont eu raison de sa motivation et de sa détermination! Personnellement, je n’ai jamais eu d’intérêt à la mécanique. C’est lui le manuel, c’est lui le technicien. Malgré que c’est notre bateau, c’est SON bateau lorsque les problèmes surviennent, je l’avoue. Je ne me casse pas la tête... chaque chose qui brise, je me tourne vers lui. C’est ingrat de ma part car tout repose sur ses épaules. Alors c’est lui qui s’implique dans chacune des réparations. Il cherche constamment des solutions aux problèmes. Et c’est souvent pour la première fois de sa vie qu’il fait face à ces problèmes. Ça use... c’est lourd à supporter. Il est parvenu à presqu’avoir une aversion pour son bateau. Alors il est temps de mettre la pancarte à vendre!Sans aucun regret évidemment! Tellement de milles parcourus. Tellement de belles choses que nous avons vécues, apprises, découvertes, appréciées! Tellement de défis relevés! Tellement de buts atteints! Mission accomplie! On a eu de très belles années avec Ambition. Mon homme a réalisé son plus grand trip et peu de gens peuvent se vanter d’avoir été jusqu’au bout de ses rêves. Je l’admire énormément. Il n’est pas du genre à se peter les bretelles, mais il est fier de ces accomplissements, avec raison! Il est maintenant temps pour lui de passer à autre chose. Pour ma part, contre toute attente, c’est moi qui n’est pas prête à vendre tout de suite. Je dis contre toute attente car pour la plupart des couples qui cessent de naviguer, c’est la femme qui decide de ne plus poursuivre ce mode de vie. L’homme voudrait toujours continuer. Je me dis qu’il m’a convaincu de venir si loin, ce n’est pas pour arrêter au beau milieu du Pacifique. J’ai le goût de voir le reste des îles, encore quelques mois... et il accepte finalement. On ne vendra pas tout de suite.Nous avions prévu rester en Polynésie pour une année complète. On y restera un peu plus de 4 mois finalement. On a vu ce qu’on voulait voir. On n’est pas du genre à rester des mois au même endroit comme plusieurs navigateurs font. On aime bouger et découvrir constamment de nouveaux endroits. La partie Est de la Polynésie est a l’abri des cyclones mais tout le reste du Pacifique vers l’ouest, ne l’est pas. On ne peut donc pas naviguer entre Décembre et April. C’est pourquoi nous sommes maintenant dans l’urgence d’atteindre soit la Nouvelle-Zélande (comme la plupart des navigateurs), soit l’Australie, d’ici décembre. Ces pays sont mieux protégés des risques de tempêtes tropicales. On ne pourra pas tout voir ce qu’on souhaiterait voir pour le reste du périple. On doit faire des choix. On se dirige vers les îles Samoa. On vise ensuite les Îles Fidji. De là, je planifie un court voyage à Montréal, en passant par Vancouver pour visiter ma fille Marianne. Idéalement, on aimerait passer le mois d’octobre aux Fidji, arrêter en Nouvelle-Caledonie en novembre, et atteindre l’Australie avant décembre. On souhaiterait passer quelques mois à naviguer à l’intérieure de la Grande Barrière de Corail sur la côte Est de cet immense continent jusqu’à Sydney pour ensuite mettre le bateau à vendre. On s’est informé et le marché est excellent. Les australiens sont nombreux à vouloir acquérir un voilier comme le nôtre.Ensuite, et bien il y a tellement de pays à visiter! Nous ne sommes pas prêts à revenir s’établir au Québec encore. On veut plutôt découvrir des continents: l’Asie, l’Amérique du sud, l’Amérique du Nord, l’Europe! On n’a pas besoin de s’encombrer d’un voilier pour ça. On rêve toujours d’une vie de nomade par contre. Avec le même budget si possible. Alors ça sera en avion et en logements pas chers, ou en motorisé où on transporte notre maison avec nous. On a le luxe d’être encore jeunes (!), d’être en bonne santé, et d’avoir tout notre temps. Tout est ouvert. Tout est possible. Seulement nous pouvons se mettre des limites.Alors voilà nos nouveaux projets des prochains mois et des prochaines années. Chers lecteurs vous n’avez pas à vous inquiéter, je continuerai d’écrire dans ce blogue, toutes nos aventures sur terre et mes impressions personnelles. On me dit que je vous fais rêver et que je vous fais voyager un peu avec moi. Tant mieux! Et j’aime par dessus tout l’idée que je ME laisse un journal de voyages que je relirai et chérirai lorsque je serai plus vieille et que je cesserai cette vie si exaltante de voyageuse!
|
|
Aucun commentaire:
Publier un commentaire