mercredi 19 octobre 2016

16 Septembre au 1er Octobre

Grand Départ: 16 septembre


Il restait encore 2 courses à faire, même au dernier jour. Stéphane était parti chercher des pièces pour le moteur hors-bord ainsi que ses réserves d’huile à transmission. J’en ai profité pour aller jogger car il fallait que je sorte mon énergie qui débordait…

Susie et Justyn sont venus nous voir partir. Il devait ramener l’auto dont on se délaissait. Après avoir sabré un petit mousseux sans alcool, à 11h pile, on larguait les amarres. Nous sommes conscients qu’on fait des jaloux… Tout le monde sur Facebook nous envoie des messages. C’est enivrant ! J’ai même croisé par hasard une amie de voile, qui était aussi excitée que nous par ce départ. Au moment précis de faire les manœuvres pour quitter le quai, c’est à ce moment que l’excitation était à son comble. 


Stéphane qui avait tant travaillé au quai depuis des mois, était exaspéré d’être encore au quai. Il voulait seulement « sacrer son camp » au plus vite. Et moi qui avait peine à réaliser l’ampleur du projet qui nous attendait… mais j’avais les papillons dans le ventre. Je suis avec mon homme dans cette belle aventure et c’est tout ce qui compte. J’ai confiance que tout va bien aller. J’ai hâte de sortir de ma zone de confort, de m’accomplir dans ce grand projet, et d’explorer de nouveaux côtés de moi que je ne connais pas.  Il ne faut pas penser à tous les risques qui nous guettent, ni aux personnes qu’on laisse derrière, ni aux mésaventures que, inévitablement, nous devrons faire face. Je suis optimiste, tout en étant réaliste. Je suis confiante, tout en étant prudente. Je suis légère, tout en sachant les tâches ardues qui nous attendent.

Pour notre première journée, nous avons eu une journée parfaite ! Soleil radieux, pas de vent, nous avons parcouru 45 milles nautiques et avons ancré à Kingsland Bay. Le lendemain il y avait un 25-30 nœuds de vent du Sud donc en pleine face avec des vagues de 2-3 pieds. Le mat était très bien attaché et aucun risque que ça bouge. Dès qu’on est sorti de la partie large du Lac, nous étions mieux protégés et par conséquent, la navigation était revenue plus calme. Nous avons bien avancé jusqu’au pied de la première écluse du Canal Champlain.

Écluses et Rivière Hudson

18 septembre

Après une nuit à une marina, on a pris la première écluse à 7h le lendemain. Comme j’avais déjà fait ces écluses, j’étais fière de prendre les commandes et d’indiquer à mon capitaine comment il fallait faire. Nous avons avancé tranquillement dans le canal toute la journée et avons réussi à faire 7 écluses sur 12. Il y a eu, à quelques occasions, des mouvements hésitants qui ont inquiétés mon capitaine mais somme toute, pas une égratignure sur Ambition. C’était le but, non ?

Nous étions suivis de près par un autre voilier du Lac Champlain qui se nomme C’est la vie. Nous avons accosté juste avant l’écluse 4 ensemble et avons partagé l’apéro avec les propriétaires, Monique et Sylvain. C’était agréable de partager nos anecdotes et expériences. A l’heure d’aller se coucher, tout à coup, on voit les lumières et la porte de l’écluse s’ouvrir. Quelqu’un vient nous indiquer qu’il faut se déplacer car une immense barge s’engage dans l’écluse et nous sommes dans leur chemin. Personne ne nous avait informé de ces activités nocturnes. C’est sous la pluie, en pleine noirceur, qu’on a dû quitter le quai pour y revenir une fois la barge passée. Toutefois comme il faisait noir et que nous n’avons pas eu le réflexe de sortir la torche, Stéphane s’est trop approché du bord en face et nous avons échoué. Il était dans tous ses états évidemment ! Incapable de se sortir de là. Une chance notre ami Sylvain est venu à la rescousse. Je lui ai jeté une amarre et il nous a sorti tranquillement de la vase où nous étions enlisés. Plus de peur que de mal. C’est l’expérience qui rentre. Et Stéphane qui réalise qu’il doit faire de gros effort pour garder son calme… Et Sylvain qui conclut en disant, tout calmement : ça nous fera des choses à raconter à nos petits-enfants !

20 Septembre

Nous avons poursuivi les écluses et tout s’est bien passé. Stéphane a même admis que c’était moins difficile qu’il pensait. Nous nous sommes rendu à Catskill et avons choisi Hop-O-Nose, la même marina qu’on avait fait le démâtage lors de mon convoyage. A nouveau, le démâtage fût moins problématique que Stéphane l’anticipait. Ils ont fait un beau travail. Ensuite, nous avons pris la journée entière pour réinstaller tout le gréement, la bôme et le hale-bas, les cordages, les voiles, le radar et le fil HF qui tiennent sur les haubans... Par une journée très chaude et humide, ce fût assez pénible. Nous étions crevés mais ravis d’avoir passé au travers sans trop de problèmes. Nous avions enfin remis Ambition à l’ordre, comme il doit être, prêt à sortir les voiles. Après 2 nuits au quai, un bon nettoyage du bateau, et les courses, nous étions prêts à poursuivre la rivière Hudson. Direction New-York. Mais c’est long. Nous n’avions pas prévu naviguer à contre-courant. Les marées déjà. Sur le champ, on lit et on consulte les tables de marées. L’expérience qui rentre…

Après 11h de moteur, nous sommes finalement arrivés près de NY. Nous avons ancré près d’une belle falaise, dans un endroit calme et tranquille, juste avant la partie occupée du port, en ayant une belle vue sur la Grosse Pomme illuminée de loin. C’était magique !

Nous avons marché toute la journée dans la ville, par une chaleur intense. La jungle urbaine ne nous plaisait pas particulièrement. Comme on avait déjà visité la ville à quelques reprises dans nos anciennes vies, on a décidé de quitter le lendemain. Ce fût une bonne décision. Le mouillage à la marina de la 79e rue n’était pas protégé. Le courant fort, les bruits de la ville, en plus de ne pas être à l’abri du vent, ça brassait pas mal. On a mal dormi. Au matin, nous avons quitté vers Sandy Hook. Une belle baie entourée de longs bancs de sable, à 4h seulement de Manhattan par voie maritime. Nous avons été rejoindre nos amis de C’est la vie. Nous avons partagé un bon souper et c’était agréable d’apprendre à les connaître.



Première traversée en mer : Sandy Hook-Cape May

Nous avons convenu de faire notre première traversée en mer jusqu’à Cape May avec Sylvain et Monique. Ils ont déjà fait les Bahamas en 2011 alors c’est rassurant de se faire accompagner. Les anciens propriétaires d’Ambition, Merrill et Maryse, étaient aussi dans la baie. Nous avons tous quitté au même moment. 

Nous avions consulté les fichiers météo de la NOAA ainsi que les prévisions 24h. Il annonçait un vent du Nord, 10-15 nœuds, ce qui nous donnerait une allure au portant qui devrait, en théorie, être facile à naviguer. Sylvain était supporté par un pro à Montréal et la fenêtre météo était bonne selon lui aussi. Le départ était prévu pour 11h afin de naviguer toute la journée et la nuit et d’arriver en matinée, à la lumière du jour, et avec la marée favorable.

Nos sentiments étaient partagés. Autant nous avions hâte à ce moment particulier, autant nous étions très nerveux face à l’inconnu qui s’en venait. La mer, c’est toujours un peu inquiétant. De plus, nous prenions conscience de la responsabilité sur nos épaules : responsable de notre bateau, de notre sécurité, de nos vies !  Wow ! Serions-nous à la hauteur ? Stéphane avait l’impression d’avoir perdu sa confiance en lui. Pourtant, il est un bon navigateur et je n’ai aucun doute sur ses capacités. Sa confiance reviendra avec le temps et l’expérience. Mais le doute est dans sa tête et je dois le rassurer. On travaille en équipe. Je tente d’être proactive, d’être participative, mais moi aussi, je me sens vraiment toute petite devant ce grand défi. Je voudrais me remettre entièrement à lui mais il a besoin de mon appui. Nous sommes interdépendants. Nous en avions discuté souvent auparavant du fait que nos forces sont complémentaires, que nos inquiétudes respectives doivent être prises au sérieux et que l’autre doit supporter celui ou celle qui a des doutes, ou qui a peur, ou qui se sent moins fort et invincible…

Pendant que Stéphane préparait tout sur le bateau en vue du départ, je me suis activée à préparer les lunchs d’avance ainsi que le souper à faire seulement chauffer dans la micro-onde. Pendant une navigation en mer, je ne voulais surtout pas devoir fouiller dans le frigo, tout sortir, cuisiner, faire la vaisselle…

Nous avons sorti les voiles, mais malheureusement, le vent était trop faible, ça n’avançait pas. Dans une traversée, ce n’est pas comme au Lac Champlain, on ne peut pas juste se laisser avancer au gré du vent, sans compter le temps. Pour arriver à une destination précise, le temps est compté et il nous fallait avancer. Nous nous sommes résigné à partir le moteur et à une vitesse moyenne de 6 nœuds, que nous avons fait 20h et que nous sommes arrivés à Cape May à 7h30 le lendemain matin.

Comment expliquer le sentiment qui m’habitait lors de cette nuit en mer. Stéphane était stressé, malgré qu’il n’eût pas de danger qui nous menaçait. Ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas pris la mer à mon avis. La nuit était calme, le ciel étoilé et les longues vagues régulières à 5-6 pieds de hauteur mais qui étaient confortables à prendre. Nous voyions la côte car on longeait vers le Sud à l’intérieur de la ligne des 3 milles. Il n’y avait pas de trafic sur l’eau, à part quelques bateaux de pêches. Il nous fallait seulement surveiller C’est la vie pour rester ensemble, mais pas de trop prêt. J’étais très heureuse d’avoir fait le convoyage il y a 3 mois avec une capitaine qui m’a sécurisée. Cette première nuit en mer sur Ambition, et bien je me sentais en pleine possession de mes moyens. J’ai laissé dormir Stéphane de 21h à minuit, et de 3h à 6h. Il était plus fatigué que moi et j’étais ravie qu’il me fasse confiance. J’ai lu, j’ai fait des mots croisés, j’ai envoyé des courriels, tout en assurant une veille sur le bateau et sur notre environnement. J’ai pu apprécier le coucher du soleil la veille et le lever du soleil à 6h. J’ai même vu des dauphins. La nuit s’est super bien passée et à notre grand étonnement, nous sommes entrés dans la baie de Cape May plus vite que je le pensais. Nous étions vraiment soulagés de cette première expérience positive.

J’ai dormi un peu en avant-midi et nous sommes ensuite parti explorer la ville. Nous avons marché du port, jusqu’au centre-ville, ensuite jusqu’à la plage, et nous avons longuement marché les pieds dans l’eau, dans l’océan Atlantique ! Les vagues qui se cassaient sur le sable, je ne les voyais plus comme avant… Nous étions dessus quelques heures auparavant. Je n’ai plus la même perspective de la mer maintenant. Nous avons partagé l’heure de l’apéro avec Monique et Sylvain et avons profité d’une bonne nuit de sommeil bien méritée.

Cape May

Le lendemain, Stéphane souhaitait faire le plein de diesel, faire les pump-outs, et prendre la mer pour contourner le Cape et se diriger dans la Baie de Delaware, avec la marée montant de 12h à 18h pour nous faciliter la montée vers le Nord. C’était le plan. La vie sur un voilier nous réserve toujours des surprises.  Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas !

Seulement de trouver une marina qui était ouverte (c’est la basse saison ici présentement), et qui avait assez d’eau pour s’y rendre, ce fût ardu. En arrivant au quai de service, Stéphane a malencontreusement échappé à l’eau la clé qui ouvre le réservoir de gaz… Malgré plusieurs essais avec outils et autres accessoires, incapable d’ouvrir le fameux bouchon de réservoir… On a quand même faire les pump-outs. Ce sont de nouveaux connecteurs et Stéphane n’était pas familier. Il s’est fait splashé de merde à la grandeur ! Partout sur lui et le pont !  Quelle horreur ! Après s’être lavé le plus gros avec le boyau d’arrosage, on décide de revenir dans la baie et demander à Sylvain sa clé. C’est la vie est un Beneteau donc il a la même clé que nous. On retourne au quai à l’autre bout de la baie, et on fait finalement le plein. Heureusement nous avions des bouchons de rechange, sans clé, que nous utiliserons maintenant. En sortant de la marina, je suis à la barre et je vise la mauvaise bouée. J’ai perdu le sens de l’orientation soudainement et je ne regarde pas la sonde qui indique la profondeur. On a échoué dans 3 pieds d’eau ! Je suis dans tous mes états, et je me confonds en excuses… Ce n’était vraiment pas le moment. Stéphane reprend son calme, et jamais il ne m’accuse pour cette erreur… On met le dinghy à l’eau, remet le moteur dessus et on tente de se déprendre avec la drisse de spy. Impossible… On doit se résigner à appeler le remorqueur. Une chance que nous avions payé notre abonnement à Boat US (un must sinon le remorquage seul nous aurait coûté $775!). Ils sont venus à l’intérieur de 15 minutes et nous ont dépris bien tranquillement.

Après toutes ces mésaventures, on s’est dit que nous n’étions pas dû pour partir aujourd’hui. On a décidé de rester pour faire les travaux de toilettes. Stéphane devait faire les connections pour vider directement dans la mer, mais celles aussi pour vidanger les réservoirs dans la mer. Après des heures d’acharnement, il a dû se résigner que ça ne fonctionnait pas… J’admire sa persévérance car ça ferait longtemps que j’aurais abandonné. Il a essayé maintes fois mais il n’arrivait pas à installer les tuyaux à leurs places, dans un espace extrêmement restreint pour travailler. Il voulait à tout prix terminer le travail mais à 18h, j’ai dû le convaincre de lâcher prise et qu’il fallait arrêter et reprendre plus tard. Il a beaucoup de difficulté à accepter de ne pas être en mesure de finir une tâche. Il devra apprendre la résilience… Mais une chose que je reconnais, jamais il ne soulage sa frustration sur moi. Il demeure patient, et j’apprécie énormément.

La cuisine est un des seuls endroits où je me sens vraiment utile. Depuis notre départ, je prends en charge la planification et la préparation des repas et je m’assure qu’on ne manque de rien.  J’ai donc fait une bonne soupe pour réconforter mon homme et qui en même temps, pouvait changer l’odeur provenant des toilettes !

L’apéro avec nos amis de C’est la vie fut bienvenu. Ça lui a changé les idées, et nous étions en mesure de rire de nos mésaventures de la journée. L’humour est le meilleur remède pour dédramatiser des événements, et pour se dire que demain sera une meilleure journée !

Le lendemain nous voulions avancer sur la Delaware mais les conditions étaient mauvaises. Impossible de quitter la baie avec ces vents à 25-30 nœuds qui allaient forcir en soirée, sans savoir où nous allions mouiller. Stéphane en a donc profité pour défaire ce qui avait été fait la veille, et fixer le principal dans les 2 toilettes. J’ai eu le temps d’aller jogger, ce qui m’a fait le plus grand bien. Nous avons reçu nos amis à souper et c’était agréable de rire avec eux.

29 Septembre 

Nous sommes encore pris à Cape May, pour encore 2 à 4 autres jours. Les vents sont forts (plus de 35 nœuds) et il pleut à boire debout depuis la nuit. Je n’ai pas beaucoup dormi car nous ne sommes pas vraiment protégés dans cette baie, mais aucun autre endroit où aller. On ne peut même pas prendre le dinghy pour aller en ville, c’est trop agité. On doit se résigner que c’est ça aussi la navigation. Il faut développer notre patience et notre résilience…

Le soir venu, le vent était redoutable et épeurant. Les vagues entraient dans la baie et notre Ambition se faisait brassé au bout de la chaîne. Nous avions discuté du fait que l’ancre était sécure puisque nous n’avions pas bougé depuis 24h malgré ces vents de 35 nœuds. On a donc été se couché, sans avoir mis l’alarme auparavant, ce qui est une erreur de notre part. Une seconde erreur a été de ne pas avoir laissé suffisamment de chaîne. Nous avions comme référence le Lac Champlain mais ici, c’est la mer ! Il faut laisser plus de 7x la profondeur de l’eau. On venait tout juste de s’endormir lorsque j’ai été réveillée par des klaxons insistants. Je réveille Stéphane et c’est le voisin qui nous avertissait qu’on chassait directement vers lui ! Branle-bas de combat, on s’habille, Stéphane met sa VFI, sa lampe frontale, s’attache sur la ligne de vie (obligatoire à ma demande !) et part sur le pont lever l’ancre rapidement.  Je démarre le moteur et c’est moi qui doit diriger le bateau. Il tombait des clous et j’avais de la difficulté à voir mon capitaine sur le pont… Mais je gardais mon calme, et je savais que nous étions capables de le faire. Stéphane me donnait ses instructions (il criait à tue-tête plutôt à cause du bruit du vent et de la pluie battante !). Il fallait mettre les moteurs à fond pour remonter ce vent. La chaîne ne remontait pas assez vite et le bateau s’approchait dangereusement de nos voisins… Il nous fallait absolument prendre le contrôle du bateau. Le guindeau (l’équipement qui remonte l’ancre) forçait au maximum, le moteur au maximum d’avant (contre le vent) et de reculons (contre le courant !). On réussit donc à lever l’ancre et go, il fallait foncer ailleurs, plus loin des autres bateaux, mais sans aller s’échouer sur la rive de roches…  Je grelottais car je n’avais pas pris le temps de mettre mon manteau de pluie. Mais je fonçais à toute vapeur nous mettre dans un endroit dicté par le capitaine. On a jeté l’ancre et du premier coup, elle a bien tenue. Stéphane revient au cockpit et il est fier de moi. Il me félicite pour mes manœuvres. Je le félicite à mon tour par sa manière d’avoir pris en charge la situation, et d’avoir réagi avec aplomb. Il avait même cherché son instinct de survie pour y arriver et j’étais satisfaite de sa réaction.

Toutefois, le doute sur la fiabilité de notre ancre venait de s’installer. Pour cette raison, j’avais peur de chasser à nouveau. Stéphane est resté une partie de la nuit dans le cockpit à surveiller. J’ai tenté de dormir mais j’étais aussi en veille dans mon lit, à surveiller constamment nos points de repères à terre par le hublot. Malgré l’alarme qui était mise, malgré la longueur plus longue de chaîne que nous avions mise, la crainte de chasser était là. C’était notre première expérience et nous avions une pensée pour notre ami Claude de Zabato qui a toujours été très prudent à ce chapitre… Il se reconnaîtra ici !

Le lendemain, toujours autant de vent. La pluie avant diminuée mais le temps était encore très maussade, et surtout, les vagues dans la baie étaient de 2-3 pieds, ce qui rendait un déplacement en dinghy trop précaire. Nous étions encore confinés dans le bateau, sans pouvoir aller faire les courses. Heureusement qu’on avait de bonnes provisions.

La vie à bord lorsqu’on ne peut sortir pendant 5 jours consécutifs est tout de même agréable. Stéphane arrange des trucs et fait ses lectures d’équipements qu’il souhaitait faire depuis longtemps. Pour ma part, je lis, j’écris, j’ai accès à internet avec ma tablette. On organise les coffres, les équipets, et les réserves de bouffe. Je fais même une séance de yoga et j’improvise une séance de danse d’aérobie dans le carré afin de dépenser mon énergie. On écoute de la musique, on danse, on fait nos étirements. On joue au cribble, on rit, on discute, et l’atmosphère est tout de même bonne. Les journées ont passé vites.

1er Octobre

On pensait bien pouvoir partir aujourd'hui mais il y a encore trop de vent, de la pluie, et on ne sait pas si la mer est encore agitée par les derniers jours. On doit remettre à demain notre départ. Mais on voit l'ouragan Mattews qui s'est vient... Il monte vers la côté est américaine mais on se sait pas s'il atteindra la région ici. On doit absolument aller se mettre à l'abri dans le nord de la Delaware ou de la Baie de Cheasapeake. Si ça continue, Mattews pourrait nous empêcher d'aller à Anapolis car des gros vents sont prévus dans ce coin là pendant les dates du Boat show, 7-8-9-10 octobre. On se garde connecté, on télécharge des cartes météo de différentes sources. Nous sommes même en communication avec le Réseau du Capitaine chaque matin pour avoir des nouvelles des autres navigateurs qui sont dans la région. On ne prendra pas de risques. Toutefois, on est un peu embêtés de rester pris ici, et cette flotte qui dure toujours. Mais lorsqu'on se compare, on se console. Ça pourrait être pire. 

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