mardi 26 novembre 2019

L’arrivée en Nouvelle-Zelande

10 Novembre 2019

En arrivant à Auckland, on n’a pas trouvé de Couchsurfing. On s’est donc installé chez Debbie, qui offre une grande chambre avec salle de bain privé, dans un joli appartement, en format Airbnb. Debbie est libanaise d’origine mais vit à Auckland depuis longtemps. Elle est une femme très accueillante, chaleureuse, ouverte et plus moderne comparé à sa communauté (c’est elle qui le dit). Elle nous laissait la maison entière la plupart du temps car elle prenait soin de sa mère. Ce fut une très belle rencontre, encore une fois. On a loué une voiture et on est parti en mission ”magasinage” en vue de notre nouvelle vie. Du matin au soir, nous avons fait tous les coins de la ville et de sa banlieue. Le soir on faisait des recherches sur le net. Bref pendant 12 jours, on a fait que ça. 

La première chose qu’on a acheté fut chacun un manteau de duvet! Mon dieu qu’il faisait froid! Après 3 ans à vivre dans un climat tropical, le choc fut un peu brutal. Il pleuvait à Auckland les premiers jours et l’air était froid. Nos chandails et impers de randonnées n’étaient pas suffisants...

Nous avons évalué différents formats de campers et comparé la location vs l’achat. Comme nous sommes ici pour 5-6 mois, il était nettement plus avantageux d’acheter en vue de revendre à la fin de notre séjour. On a trouvé notre motorisé de rêve que l’on nommera Ambition 2! Un beau Volkswagen Crafter 22 pi, année 2010, avec 193,000km au compteur. Il a fallu faire l’inspection, faire faire une mise au point, changer les pneus et autres petites réparations. Il a été revu pour toutes les recertifications tres sévères en Nouvelle-Zélande. On a signé avec notre compagnie d’assurance, pris notre membership de la NZMCA (regroupement de caravaniers). On a ouvert un compte dans une banque ici et fait les transferts bancaires. Le camper venait avec la vaisselle mais on a du se procurer draps, oreillers et différents éléments utiles pour notre vie de camping. On a finalement pris possession de notre nouvelle maison le 20 novembre, tous heureux de ce nouveau départ.

Entre-temps, on a cherché et trouvé des vélos usagés. Le camper est équipé d’un super rack à vélo, aussi bien en profiter!  On souhaite découvrir les nombreuses pistes cyclables du pays et même s’initier au vélo de montagne. Quel bonheur de pédaler à nouveau, même si c’est loin de mon super vélo de route en carbone! On a du en plus s’équiper de cuissards, casques, cadenas, etc. 

Ensuite ce fut le magasinage pour faire de la randonnée, autre activité que nous ferons souvent dans les prochains mois. Mes bottes de marche ont été détruites par l’air salin et j’ai du m’en racheter des nouvelles. On s’est équipé de sacs de couchage, de nouveaux sacs à dos, de gamelles, car on prévoit faire quelques longues trails et dormir en huttes. J’ai du racheter quelques vêtements de randonnées aussi.

On trouve le coût de la vie très cher ici. On devra ajuster notre budget car ça nous coûtera pas mal plus cher que de vivre sur un voilier. Le coût d’épicerie est faramineux. On devra éviter les restaurants et choisir minutieusement les activités car tout est très cher. En plus avec tous les achats effectués, on doit modérer nos transports, c’est le cas de la dire! 

Nous avons pris un peu de temps pour se promener dans le centre ville de Auckland, d’aller voir le musée historique des maoris, et d’aller marcher sur un magnifique sentier qui longe une grande plage comme on en voit souvent ici. 






















Premier soir dans notre nouveau camper, fallait bien souligner ça avec des bulles!














Nouvelle-Caledonie

Nouvelle-Caledonie

Novembre 2019

Nous imaginions la Nouvelle-Calédonie comme étant exotique et mystérieuse. Je n’avais pas pris le temps de lire sur son histoire passée et d’aujourd’hui. En atterrissant à Nouméa, la capitale, on se serait cru en France! C'était très blanc, je veux dire par la que les noirs sont presque absents dans cette ville. C’était très français comme accent, comme culture et surtout comme attitude...
Une ville moderne avec ses buildings, ses commerces français, ses belles voitures. Mais très peu d’héritage culturel, ni de démonstration publique de leur histoire ou de leurs traditions locales, contrairement à ailleurs dans le Pacifique. 

Nous avons visité la partie sud en premier. On a compris pourquoi on appelle cette île « le caillou ». C’est une terre riche en minerai. L’industrie minière s’est bien développée, et à permis d’enrichir cette nation qui fait encore partie de la France. Cette ile fut découverte elle aussi par James Cook à la fin du 19e siècle, où un peuple autochtone y habitait depuis longtemps. Les européens sont venus pour extraire les ressources et on voit des mines toujours actives aujourd’hui. La terre au sud est rouge. Le paysage est montagneux et rocailleux. Plus au nord, il y a la côte Est très verdoyante, car elle reçoit beaucoup de pluie. La côte Ouest est privée d’eau et montre un paysage aride, presque désert. On se croyait presque comme dans le Farwest. Les habitants élèvent du bétail et vivent comme des cowboys! 

En discutant avec les gens, et en observant notre environnement, on a senti un clivage important entre les peuples. Il existe 3 groupes de locaux qui ne se côtoient pas ou très peu. Les autochtones, nommés Kanaks, sont les noirs pauvres et anciennement asservis aux européens. Ils vivent dans des tribus (ils appellent leurs villages comme tel) et ne s’ouvrent pas beaucoup aux blancs. Ils sont environ 100,000 habitants. Il y a les Caldoches, les colonisateurs français, blancs évidemment. Eux sont environ 150,000. Ils vivent ici depuis plusieurs générations. Les premiers arrivants étaient des prisonniers français condamnés qu’on déportaient ici afin de peupler et d’occuper le territoire très convoité pour ses ressources et pour la pêche abondante. Les Caldoches ont un sentiment d’appartenance avec la France mais se sentent chez eux ici. Et puis il y a de nombreux expatriés, qu’on appelle les Oreilles (?) provenant de la Métropole et vivant ici depuis quelques années. Ils ont de la difficulté a s’intégrer, n’étant pas très bien accueillis ni par les noirs, ni par les blancs locaux.

Les Kanaks revendiquent leur territoire et se battent pour conserver leur façon de vivre. Ils ont souvent pris les armes pour chasser les blancs de leurs terres dans le passé et même jusqu’à tout récemment. C’est pourquoi on voit les tribus de Kanaks plus sur la côte est, et les Caldoches se sont réfugiés sur la côte ouest. Cette violence a traumatisé la population et a laissé des traces. Les Kanaks souhaitent retrouver leur pleine souveraineté et les Caldoches tiennent à rester annexé à la France. Les blancs sont convaincus qu’une fois la Nouvelle-Calédonie séparée de la France, ils seront envahis et achetés par les chinois (j’y reviendrai plus loin). Les caldoches détestent les Kanaks et vice versa. Et les Oreilles sont exclus du débat et exclus socialement. Il y avait donc impasse dans l’île. Il a été convenu par l’ancien President français de faire 3 référendums, sur la même question (ca me dit quelque chose!) pour s’assurer que la population prenne la bonne décision. Un premier référendum a eu lieu l’année dernière et le non à la séparation a remporté par 56%. Il y aura un prochain référendum dans quelques mois et un autre ensuite. Bref le climat politique n’est pas fameux ici!

Je parlais plus haut des chinois. Il faut que je vous dise ce que nous avons constaté depuis le Panama jusqu’en Mélanésie, partout dans le Pacifique. A l’exception de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie car la France a les moyens de faire bloquer cette intrusion... Les chinois achètent de plus en plus les terres, achètent les commerces, immigrent en masse. Ils corrompent quelques politiciens. Ils construisent des routes, des infrastructures, des édifices, en échange de droits de pêche dans les eaux de ces pauvres îles. On a vu au Panama, aux Samoa, aux Fidji et aux Vanuatu des chinois que détenaient presque toutes les épiceries. On a vu des grandes constructions avec des écriteaux chinois, et des employés uniquement chinois...Et cette richesse ne semblent pas retourner aux gens des îles. L’argent retournent en Chine. Je ne sais pas trop s’il faut appeler ça une invasion menaçante, mais définitivement les Caldoches d’ici sont inquiets. Ils nous disent que si la France ne les protègent plus, les chinois deviendront rapidement les maîtres des lieux. 

Sur un tout autre ordre d’idée,  j’aimerais vous parler de nos expériences de Couchsurfing. Pour ma part, ce n’était pas la première fois. J’avais habité gratuitement chez des expatriés européens lors de mon voyage en Chine il y a quelques années, et ce fut de belles expériences. Mais pour Stéphane, c’était une première. En arrivant à Nouméa, nous avons été accueillis pendant 4 jours par Priscilla. Une vrai Caldoche pure laine, née ici. Une femme bien occupée. Elle nous a laissé sa maison comme si nous étions des colocs mais sans que nous ayons à payer. Elle vit seule mais avec toute sa famille sur la même rue. Elle a un vrai tempérament français, elle chiale pour tout ou pour rien, mais elle est une femme travaillante, ambitieuse, et très respectueuse envers nous. Elle a passé quelques mois au Canada en Couchsurfing et en woofing (travaille bénévole sur des fermes en échange d’hébergement). Elle adore l’hiver, adore nos grands espaces et adore les canadiens! 

La seconde place à dormir sans payer fut chez Olivier. Un expatrié vivant ici pour 3 ans. Il est militaire de l’armée française et fait des missions humanitaires auprès des Kanaks... Il était vraiment content de nous accueillir et de partager un bon moment avec nous. J’ai fait le souper et on a discuter toute la soirée. 

La troisième place de Couchsurfing fut la plus belle des rencontres que nous pouvions espérer. Un couple charmant, Jocelyne et Thomas. Elle est chinoise née a la Réunion. Il est français et a vécu un peu partout. Ils occupent une maison sur une immense terre de bétail. Les propriétaires de cette très grande terre qui s’étend sur quelques montagnes et champs tout autour, souhaitaient avoir quelqu’un qui garde la maison. Ça fait 10 ans que le couple vit la! Ils nous ont accueillis comme si nous étions des invités de marque pendant tout le week-end. On a eu la chance de beaucoup échangé avec eux. Elle nous a cuisiné des festins. Il nous a guidé en vue de notre séjour en Nouvelle-Zelande. On a pu marcher sur ce terrain aride et découvert un peu cette vie de plein air.  La cuisine est dehors. La salle à manger est dehors. Le salon aussi. Elle entretient son jardin. Elle cuisine tout maison. Lui est vétérinaire et est responsable de recherches sur les tiques qui affectent le bétail. Des gens cultivés, curieux et très intéressants. 

Stéphane se sentait mal à l’aise au début de dormir chez les gens, sans payer. On a constaté que les gens qui acceptent de nous recevoir sont curieux de rencontrer du monde d’ailleurs. Finalement, avec du respect et de l’ouverture, la cohabitation se fait bien. Mais ça demande beaucoup de patience pour trouver des hôtes. Ca m’a demandé du temps et de l’attente car les gens ne répondent pas toujours à nos demandes...

Ici la partie sud de l’île.












Nouméa 










La côte ouest










Jocelyne notre hôtesse qui nous a bien gâté!