L'Archipel des Tuamotu
Les Tuamotu forment un des 5 archipels de la Polynésie.
C’est un ensemble d’atolls éparpillés sur un très grand territoire du
Pacifique, entre les Marquises et les Iles de la Société (qui comprend Tahiti).
Un atoll est formé d’un ancien volcan qui, après des milliers d’années, est
enseveli sous l’eau mais laisse des coraux imposants qui se sont formé tout
autour. Ces récifs de coraux forment un grand cercle de plusieurs km (parfois
jusqu’à 50 km) à la surface de l’eau et se remplisse à l’intérieur comme une
piscine peu profonde (environ 100 pi) au beau milieu de l’océan. Sur ces
récifs, il y a parfois des bouts de terre (on les appelle des motus) ou quelques habitants peuvent y
vivre. Ces espaces sont faits de roches et de coraux, ou seuls des cocotiers
peuvent y pousser. C’est pourquoi le coprah est aussi exploité ici. Autrement, on ne voit que des récifs à fleur
d’eau, ou les vagues au large se fracassent mais demeurent à l’extérieur. Pour
entrer dans ces atolls, on doit passer par les anciennes failles du volcan, que
l’on nomme maintenant des passes. Mais
lorsqu’on est à l’intérieur de l’atoll, l’eau est claire et d’un calme
surprenant!
Il y a beaucoup de danger à naviguer ici mais grâce aux GPS modernes,
les navigateurs peuvent maintenant venir visiter ces îles autrefois évitées car
trop dangereuses. Les cartes papiers
n’étant pas exactes, on ne peut pas toujours naviguer à vue et voir les
bordures des atolls, surtout pas la nuit. On a entendu et lu que plusieurs
voiliers ont été perdus en fracassant ces récifs… Donc équipés de cartes électroniques récentes
et de 4 GPS à bord, on s’est dit qu’il serait facile de les trouver!
Un autre danger qui nous guette consiste à faire les passes.
Les marées ne sont pas trop importantes ici (environ 2pi), mais l’effet
entonnoir du grand volume d’eau qui entre et sort de l’atoll fait beaucoup de
courants dans ces passes. Celles-ci peuvent être plus ou moins étroites (+ ou - 500pi), avec un courant contre qui peut aller jusqu’à 8 nds. Considérant qu’à
moteur on ne va pas à plus de 6 nds, il
nous serait impossible d’entrer si la marée est descendante. Donc on doit
toujours considérer l’heure des marées pour un passage, autant à l’entrée qu’à
la sortie.
La formation de hautes patates de corail qui poussent
partout au milieu de l’atoll, et qui sortent du fond de l’eau jusqu’à sa
surface, représente un autre défi. Les
déplacements à l’intérieur des atolls sont donc risqués et il faut faire une surveillance
très attentive. Ces patates sont grandes et dangereuses et ne sont pas toujours
indiquées sur les cartes. On ne doit pas se fier aux GPS car même notre
position peut être erronée par rapport aux patates. Mais en naviguant avec le
soleil haut et derrière nous, on les aperçoit de loin et on peut facilement les
éviter. Mais il s’agit d’une seule qu’on échappe et nous voilà fonçant dessus…
Et finalement, les endroits pour ancrer sont tous remplis de
petits coraux, un peu éparpillés parmi le fond de sable blanc. Il faut trouver
un espace de sable suffisamment grand pour jeter l’ancre. Toutefois, le bateau
bouge et pivote selon les vents et les courants, donc la chaîne peut rapidement
s’enrouler autour d’un amas de corail et rester prise. Nous avons appris à
mettre 3 petites bouées sur le long de la chaîne, a des endroits stratégiques.
Ainsi, la chaîne est suspendue entre deux eaux, au-dessus des coraux, tout en
maintenant l’ancre bien enfouie dans le sable. La tenue est suffisante et on ne
risque pas de devoir plonger (avec des bouteilles que nous n’avons pas…) pour
aller déprendre la chaîne avant de partir! Ces petites bouées servaient
autrefois aux fermes perlières qui, maintenant, n’existent plus. Elles dérivent
et atterrissent sur des atolls un peu partout. M. Hubert, qui vit en ermite sur
son coin d’atoll, les collectionne et les expose pour décorer son
environnement. En échanges de 2 pamplemousses provenant des Marquises, il nous
a donné 3 bouées. Tout le monde est content!
Alors sachant tous les dangers qui nous attendaient, mon
capitaine appréhendait nos atterrissages. Laissez-moi vous dire qu’avant de
partir pour notre premier atoll, on a fait nos lectures et discuter avec
quelques navigateurs qui les ont faites. On a fait nos calculs pour arriver au
bon endroit, a la bonne marée, a la bonne heure pour le soleil, et avec les bons
équipements. Malgré ces menaces, l’arrivée à notre premier atoll s’est très bien passée, et ce fut un enchantement!
Un enchantement pour les yeux (eaux turquoise et claires), pour le calme (enfin
on dort bien car le bateau ne bouge plus), pour l’accueil des habitants, pour
les coraux à explorer, pour les nombreux poissons à observer et à pêcher.
17 Mai : Makemo
Nous avons choisi cet atoll comme première escale pour sa
situation géographique et du fait qu’elle est une des plus habitées. Ce fût un
vrai coup de cœur! Nous avons été agréablement surpris par le village de 600
habitants, l’accueil chaleureux de ceux-ci, les belles maisons, la propreté,
l’épicerie, la boulangerie, le grand gymnase pour les différentes activités des
jeunes et des moins jeunes, et la longue route qui se déploie avec la mer de
chaque côté ou j’allais faire mon jogging.
Dans la rue, nous avons rencontré Pascal et sa femme Hélène.
Des polynésiens venant de Huahine, près de Bora-Bora, mais qui sont en semi
retraite et vivent à temps partiel ici, auprès de leur fille. Ils
s’intéressaient à nous et voulait mieux discuter avec nous. Ils nous ont
invités chez eux pour nous offrir un accès wifi et poursuivre la discussion.
Quelle belle rencontre! Nous avons appris beaucoup sur le village ici, sur la
Polynésie en général, sur leurs valeurs et mode de vie. Cet homme d’affaire a
beaucoup voyagé, il est cultivé, et il est vraiment curieux. Pascal est
généreux de nature et adore parler avec des étrangers. Sa femme, beaucoup plus discrète,
ne participait pas beaucoup aux discussions. Elle semble être au service de
monsieur… je me demande si les femmes polynésiennes sont toutes mis au second
rang comme elle. Un autre jour, ils nous ont reçu a souper, de façon royale,
avec des poissons au menu. Stéphane a pu faire l’essai de sa pirogue en
carbone, sport traditionnel et très répandu ici. Le couple souhaite sincèrement
qu’on se revoit à leur maison principale lorsque nous serons de passage dans les
îles de la Société. A suivre.
On s’est déplacé à 3 endroits différents dans l’atoll pour
explorer les fonds marins et profiter des mouillages isolés, ou on se sentait seuls
au monde, au paradis! En naviguant, on a mis la ligne à l’eau et on a pêché un
nouveau poisson, un JOB, qui était un des meilleurs poissons jamais mangés.
On a pris une belle grosse carangue.
Stéphane a pris quelques mérous en plongeant, avec le fusil à harpon.
On se régale de poissons mais nous sommes toujours un peu inquiets, à cause de la ciguatera. Les poissons coralliens peuvent être toxiques, par conséquent les gros qui les mangent peuvent l’être aussi. On questionne les locaux pour qu’ils nous disent quels poissons manger, mais c’est toujours un risque. On a rencontré un couple qui a mangé du poisson qu’ils n’auraient pas dû, à Nuku-Hiva, et ils ont été très malades, pendant plus de 2 mois… Mais on nous a dit qu’ici, la ciguatera est plus rare. On va se garder une petite gêne et on a décidé de ne pas en manger chaque jour, car il y a un effet cumulatif.
On a pris une belle grosse carangue.
Stéphane a pris quelques mérous en plongeant, avec le fusil à harpon.
On se régale de poissons mais nous sommes toujours un peu inquiets, à cause de la ciguatera. Les poissons coralliens peuvent être toxiques, par conséquent les gros qui les mangent peuvent l’être aussi. On questionne les locaux pour qu’ils nous disent quels poissons manger, mais c’est toujours un risque. On a rencontré un couple qui a mangé du poisson qu’ils n’auraient pas dû, à Nuku-Hiva, et ils ont été très malades, pendant plus de 2 mois… Mais on nous a dit qu’ici, la ciguatera est plus rare. On va se garder une petite gêne et on a décidé de ne pas en manger chaque jour, car il y a un effet cumulatif.
On a donc beaucoup joué dans l’eau, et souvent on regrettait
de ne pas pouvoir chasser. A chaque fois, on voyait des requins. Ces petits
requins de récifs sont inoffensifs quoi que intimidant au début. Je m’habitue à
les côtoyer de proche et j’ai moins peur. C’est quand même de très belles
bêtes!
Une des activités à faire dans tous les atolls est de
plonger à l’eau dans les passes, lorsque le courant n’est pas trop fort. On
s’attache bien au dinghy, et on se laisse dériver avec lui, tout au long du
chenal, de chaque côté. On rembarque dans le dinghy, on remonte le courant, et
on le refait. C’est fantastique! La quantité de coraux et de poissons qui
passent sous nos yeux, c’est inimaginable. Et chaque fois, les requins sont
autour mais ne nous menacent jamais. On
a fait la passe de l’ouest 3 jours consécutifs! (un jour si je peux, je ferai un montage de tous les petits vidéos que j'ai fait sous l'eau pour ajouter a ce texte)
29 Mai : Tahanea
Nous n’avons aucun accès wifi dans ce coin du monde, c’est
pourquoi je suis contente d’avoir la radio HF. Je suis en mesure de prendre ma
météo chaque jour. Il annonçait un beau petit vent du Nord-Nord-Est de 8 à 10
nds, parfait pour nous porter tranquillement vers le sud-ouest. Considérant les marées, et le soleil
suffisamment haut pour naviguer dans les atolls, on est parti de Makemo à 16h
pour un atterrissage à Tahanea après 7h le lendemain. Ce fût 49MN de navigation de merde!
Avant de lever l’ancre, nous avions installé le tangon, certains de naviguer au portant. Et bien on a commencé au travers, ça a tourné au près tribord amure, ensuite bâbord amure, ensuite vent en pleine face! On a eu des variations de 8 à 25 nds de face et des variations de directions constantes. En plus, en passant entre 2 atolls, on subissait du courant contre nous. Du n’importe quoi! Impossible de tenir la barre et impossible d’avancer dans la bonne direction! En plus, la lune se levait seulement à 2h AM cette nuit-là alors on était dans la noirceur la plus totale jusqu’à cette heure. Difficile de voir les voiles, et difficile de s’orienter. J’ai dormi un peu en début de soirée mais lorsque je me suis levée, Stéphane était requis dans le cockpit car on devait être deux! Il n’a pratiquement pas dormi de la nuit… Après quelques heures de vent fou, il est enfin tombé à 5-6 nds, toujours de face. On a abandonné de faire des tacs et on s’est résigné à partir le moteur. La navigation étant beaucoup plus facile au moteur, on a enfin pu relaxer un peu…
Avant de lever l’ancre, nous avions installé le tangon, certains de naviguer au portant. Et bien on a commencé au travers, ça a tourné au près tribord amure, ensuite bâbord amure, ensuite vent en pleine face! On a eu des variations de 8 à 25 nds de face et des variations de directions constantes. En plus, en passant entre 2 atolls, on subissait du courant contre nous. Du n’importe quoi! Impossible de tenir la barre et impossible d’avancer dans la bonne direction! En plus, la lune se levait seulement à 2h AM cette nuit-là alors on était dans la noirceur la plus totale jusqu’à cette heure. Difficile de voir les voiles, et difficile de s’orienter. J’ai dormi un peu en début de soirée mais lorsque je me suis levée, Stéphane était requis dans le cockpit car on devait être deux! Il n’a pratiquement pas dormi de la nuit… Après quelques heures de vent fou, il est enfin tombé à 5-6 nds, toujours de face. On a abandonné de faire des tacs et on s’est résigné à partir le moteur. La navigation étant beaucoup plus facile au moteur, on a enfin pu relaxer un peu…
L’arrivée dans la passe et l’ancrage fût facile, encore plus
de peur que de mal… Mais quelle beauté de paysage et de mer! Nous étions
récompensés de l’effort pour venir jusqu’ici. Tahanea n’est pas habité et la
nature sauvage qui s’offre à nous est fabuleuse. On a dérivé dans les passes et
nous étions subjugués par tant de coraux et de poissons, des gros et moins
gros. Et que dire des requins, pleins de requins qui nous suivent proches, sans
jamais venir à nous. Lorsqu’on court après ils s’enfuient. Les requins de
récifs à ailerons blancs, d’autres à ailerons noirs, sont plus petits et facilement
reconnaissables. Les requins citron sont plus grands, plus impressionnants,
ressemblent aux requins nourrices mais peuvent être plus agressifs si on pêche
dans les alentours… On a vu une quantité phénoménale de mérous, qui nagent
tranquillement sans se cacher dans les trous de coraux comme partout ailleurs.
On a vu de belles carangues (bar jack), et des gros snappers tellement
appétissants! Des poissons perroquets aux milles couleurs, quelques raies
tachetées, et un nombre incroyable de petits poissons de récifs. Nous étions
dans un immense aquarium avec une portée infinie, quelle privilège de voir tout
ça. Tous les deux on adore être dans l’eau alors on s’est payé la traite! La
passe centrale de Tahanea est tout à fait exceptionnelle! On l’a fait à
l’étale, à la marée montante, à la descendante, et chaque fois, on voyait des
choses différentes.
Nous avons fait la rencontre de Pascal et Fanfan (Françoise)
du voilier Zen. De typiques français, qui parlent beaucoup… et qui adorent
l’accent québécois. Ils viennent d’une petite île proche de La Rochelle. Ils
reviennent de loin, c’est eux qui ont été atteint par la ciguatera aux
Marquises. Ils ont beaucoup d’expérience
de voiles, mais se contentent de vivre simplement, dans un confort
limité : pas de frigo à bord, pas de déssalinateur, pas de douche, pas de
guindeau électrique (pour aider à relever l’ancre), pas de dodger et bimini
(ils sont constamment au vent et au soleil), un moteur peu performant, et pas
de moteur sur le dinghy (il rame pour chaque sortie) … Bref si Stéphane m’avait
imposé ce genre de conditions, jamais je n’aurais embarqué dans ce voyage! Mais
on a rencontré plusieurs couples qui vivent ainsi et qui s’accommodent bien à
ce genre de bateau. Je les respecte beaucoup car tout est plus difficile pour
eux… Comme ils étaient à la rame, ils ne pouvaient aller faire les passes. On
les a donc amenés avec nous, sur notre dinghy à moteur.
Parlant de dinghy, nous sommes partis avec une annexe
presque neuf. Et bien en moins de 3 ans, sous le soleil et la chaleur des
tropiques, malgré tout l’attention et les agents protecteurs qu’on y a mis, elle
s’use trop rapidement. Une patche fuit donc elle se dégonfle tout doucement.
Les pièces dessus commencent à décoller.
Elle prend un tout petit peu l’eau. Et maintenant, c’est le panneau
arrière (qui supporte le moteur) qui commence à se décoller et à sortir de son
socle… Encore un souci! On n’a pas de long répit avec un voilier…
3 Juin
Après plusieurs jours à profiter du
merveilleux atoll de Tahanea, nous avions prévu de faire plusieurs autres
atolls avant d’arriver aux Iles de la Société au début Juillet. On doit
écourter abruptement notre séjour ici et se rendre à Tahiti plus tôt que prévu.
Nous devons acheter un nouveau dinghy! Pas parce qu’il est trop usé, parce
qu’on la perdu! Comme quoi rien n’arrive pour rien…
Avant hier, à la tombée de la nuit,
après une journée calme et qu’aucune météo annonçait ça, nous avons subi un
mara'amu, vent soudain et très fort du sud, typique d'ici. Nous étions ancrés
pour être protégé d'un vent du Nord-Est, ce qui est habituel, mais pas d’un
vent du sud. Le ciel s'est rempli d'un coup, des vents violents et froids se
sont levés et des vagues de 4-5 pi sont apparues sous notre coque, dans un
temps record! Il y a un fetch de 7-8 MN entre les 2 côtés de l’atoll et ce
fetch nous apportait ces vagues. On n'a pas eu le temps de monter le dinghy et
il était impossible de le faire. Il revolait pas mal derrière nous...
Nos amis Anna et Daniel, du voilier
Noomi, se préparaient à venir prendre l’apéro chez nous. Ils étaient ancrés
près de nous et nous étions les seuls dans cette baie. Ils ont chassé et ont du
relevé l’ancre. Ils ont décidé de sortir de la passe, aller naviguer le long de
la côte extérieure protégée des vagues, et revenir plus tard. Nous étions craintifs
de se déplacer, en pleine noirceur, et de risquer de prendre la passe dans de
trop grosses vagues et à contre courant. On a choisi de rester, d’assurer la
tenue de l’ancre, et d’attendre que ça passe. Ce fut une erreur. La prochaine
fois, on sait qu’il est préférable de lever l’ancre et de s’éloigner des
récifs. Nous avions jeté l’ancre dans 20 pi de profond, par conséquent, nous
étions beaucoup trop proches du bord. Le ressac que les vaguent font sur la
berge est énorme et violent, de plus, ça donne moins de temps pour réagir. On
apprend à chaque fois de nos erreurs…
Notre chaîne s'est enroulée dans des
coraux, malgré les bouées qu'on met le long de la chaine pour empêcher ça! La
pression était telle que le crochet de la patte d'oie s'est cassé. Pour
soulager le guindeau, on a parti le moteur. Comme le dinghy se balançait fort
derrière et dessous le bateau, l'hélice a coupé la corde du dinghy. Dans l’action,
on ne s’est pas rendu compte. Un peu plus tard, il y avait une corde avec rien
au bout, qui traînait derrière…
Nous étions stressés. Ce vent de 30-35
nds était impressionnant et les vagues étaient intenses. Il était très
difficile de maintenir le bateau face au vent, en gardant la même position
vis-à-vis de l’ancre. Stéphane a lâché toute la chaine et une bonne partie du câblot,
mais ils se sont encore plus empêtrés dans les coraux. Il a tout fait mais le
câblot s’est coincé solide dans le guideau, c’était intenable. Stéphane m’a informé
qu’il fallait donc couper le câblot et laisser le tout sur place. Ça voulait
dire qu’il fallait partir. L’heure était grave. On est parti! J’avais peur mais
j’étais certaine qu’on s’en sortirait. Comme c’était nuit, et qu’il y a
beaucoup de patates de coraux qu’on ne peut voir, il n’était pas question qu’on
s’échoue en plus! On a donc avancé au moteur, très lentement, exactement sur la
ligne tracée de nos précédents déplacements, laissés sur le GPS. Après 2h de
mauvais temps on a finalement pu mouiller avec notre 2e ancre. Le calme était
revenu et nous étions en sécurité. Une très mauvaise soirée mais rien de très
grave au final. Ça nous a pris quelques verres de vin pour faire passer le
stress et aller dormir… Une citation du film de Forest Gum que j’aime
beaucoup : La vie est comme une
boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Je dirais que
la vie en mer est aussi comme une boite de chocolat. Parfois c’est idyllique,
parfois c’est vraiment pas le fun…
C’est inouï comme les navigateurs
s’entraident lorsque c’est le temps. Steven et Yvonne, des australiens, étaient
arrivés justement pendant le mauvais temps. On s’est parlé par la VHF la
veille. Ils sont venus sur notre bateau, avec leur dinghy, pour aller récupérer
nos pièces manquantes. Daniel et Anna avaient plongé, localisé nos bouées, et avait
tout démêlé la chaîne et la corde. On a pu la réinstaller à sa place. Avec le
dinghy de Steven, on a retrouvé le dinghy, échoué sur des rochers. On a pu
récupérer le moteur hors-bord et le contenu du dinghy mais lui, est une épave,
tout percé... Il a fait le bonheur de
nos français du voilier Zen, qui eux pensent pouvoir le réparer et le
récupérer. On en doute mais ils nous ont délesté d’un fardeau, alors on était
content…
Que d’aventures! On ne veut jamais vivre des situations comme celles-là! Notre bateau est intact, et notre guindeau aussi. Notre sécurité est aussi assurée. C'est l’important. Sans dinghy, on ne peut pas aller à terre, on ne peut pas aller faire de la plongée ni pêcher, on ne peut pas faire les passes, ni aller visiter (ou aider!) nos voisins. C’est donc avec regret qu’on doit quitter les Tuamotu et se rendre à Papeete, seul endroit où on peut trouver un dinghy dans toute la Polynésie. On part demain pour 3 jours et 2 nuits de navigation.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire