Bonaire
24 Aout
Bonaire fait partie du groupe des Îles ABC, comprenant
Aruba, Bonaire et Curaçao. Ces iles font partie des Antilles néerlandaises et
elle est la première sur notre route lorsqu’on arrive de l’est. Curaçao et
Aruba sont aujourd’hui des états autonomes au sein du Royaume des Pays-Bas.
Toutefois Bonaire est demeurée une commune (une municipalité) à statut
particulier, ce qui lui confère un privilège par rapport à ses voisines :
le support économique du pays! Ainsi que beaucoup de touristes néerlandais! Ils
arrivent par plusieurs vols directs par jour ainsi que 2 grands bateaux de
croisière par semaine. Les néerlandais se sentent chez eux ici. C’est leur lieu
de vacances privilégié.
C’est donc avec surprise que nous avons constaté la richesse
de cette île. Bonaire comprend 20,000 habitants. Une bonne partie des bonairiens
sont noirs provenant des descendances lointaines d’esclaves. Toutefois, il y a
beaucoup de néerlandais d’origine, venus s’établir ici pour de bon. La langue
officielle est le néerlandais, mais on y parle le papiamentu, genre de créole
local. J’ai appris que les jeunes apprennent, en plus, l’espagnol et l’anglais
a l’école. Il est donc facile de communiquer avec tout le monde. C’est
vraiment agréable de prendre contact avec eux. Nous avons été bien accueillis
partout, avec beaucoup de gentillesse. Il n'y a pas de système d'autobus ici. Toutefois, aussitôt qu’on lève le pouce en l’air, les gens arrêtent tout de
suite pour nous prendre. Ils font même des détours pour nous rendre service et sont contents que
nous soyons là. Ils sont curieux de notre parcours et nous posent pleins de questions sur notre vie a bord d'un voilier.
Les revenus semblent plus élevés ici que ce qu’on a vu
ailleurs dans les Caraïbes car les maisons sont plus belles, plus grandes, ainsi que les supermarchés, magasins et
boutiques, mieux nantis. Quelle agréable
surprise de faire son marché dans une immense épicerie, avec beaucoup de choix
de fruits et légumes frais, de bonnes coupes de viande (enfin!), des produits fins et
pleins de stock qui viennent des Pays-Bas. Les étalages sont remplis de
produits écrits en Dutch. Et pour environ la moitié du prix de ce qu’on payait
dans les autres îles! On n’en revient pas. C’est tellement précieux un casseau
de champignons ou du basilic frais lorsque on n’a pas vu un seul depuis que nous
sommes dans le sud…
On ne peut pas ancrer notre voilier nulle part ici (trop profond, ou interdit d'abimer les fonds) mais la
marina a installé des bouées, juste devant la ville principale, Kralendijk (on prononce crawlendike).
Plusieurs voiliers (la plupart sous pavillon des Pays-Bas) restent ici pour la saison des ouragans. Il est donc risqué
de ne pas trouver de bouées disponibles. Elles se font rares donc on n’a pas
bougé le bateau pendant les 10 jours que nous sommes restés ici. Nous avons loué
un pick-up pour quelques jours, le seul moyen de se promener dans les chemins
rocailleux du Parc National. Nous y avons passé presque 2 jours dans ce grand
Parc, à s’arrêter devant plusieurs points de vue, à observer les oiseaux, escalader
une colline, plonger dans l’eau cristalline à partir d’une belle plage, et à se
faire taper le cul sur les chemins accidentés… L’ile ici est très aride car peu
de montagnes, donc peu de pluie. C’est formé de roches et de coraux. Seuls
les cactus et mangroves peuvent pousser. Je décrirais le paysage d'inhospitalier, mais en même temps, autant c’est étrange, autant c'est très beau.
On voit beaucoup de flamands roses sur les plans d'eau salés, un peu partout sur l’île. C'est gracieux un flamand rose!
Les clôtures des maisons, des restaurants ou commerces sont construites de cactus, typique d'ici!
Une autre beauté de cette île se trouve sous l’eau. Ils
protègent leurs fonds marins, ce qui en fait une destination de plongée
sous-marine très recherchée. Il y a des sites de plongées en bouteille ou en
apnée partout autour de l’ile (une centaine de sites!). Nous n’avons qu’à
stationner la voiture, prendre nos palmes et nos tubas, et aller jouer dans
l’eau. Les coraux sont vivants et très colorés, contrairement aux autres iles
caribéennes. Et que dire des poissons! Mais il est interdit de pêcher et
chasser malheureusement…
Nous avons fait la rencontre d’une petite famille de Québec,
du voilier Rio (un Beneteau 411 comme le nôtre). Annie et Etienne sont les
parents du petit Marcel (7 ans) et d’Émile (10 ans). Elle leur fait l’école et
ils sont partis en sabbatique pour 2 ans. Ils amorcent maintenant leur seconde
année. Nous avons apprécié partager quelques plongées et des apéros avec eux!
On part vers Curaçao demain, le 3 septembre.
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