Lanzarote
20 Septembre
Nous avons pris exactement 50h, tel que prévu, pour
traverser de Funchal à Arrecife, sur l'Ile de Lanzarote. Nous trouvons toujours aussi
difficile les navigations de nuit, malgré que nous dormions mieux
qu’auparavant. Un vent soutenu de 20-25kts de travers nous a fait progresser
rapidement. Nous avons pris de bonnes décisions pour ne pas être sur-voilé et
tout s’est bien passé. Malgré les vagues raisonnables de 5-6 pi, malgré ma
patch Transderm en prévention, dès que j’ai resté un peu trop longtemps à
l’intérieur, le mal de cœur m’a pris et j’ai vomi…Je croyais être guérie mais
l’amarinage semble toujours être à recommencer pour moi. Je dois m’y résoudre!
Notre atterrissage à la marina d’Arrecife fût, comme toutes
les autres, stressante. On nous indiquait un seul endroit pour nous, et nous
n’étions pas à l’aise d’y aller. Trop étroit, peu de place pour virer,
difficulté avec notre bateau de manœuvrer de reculons, il nous tardait à
rentrer. Pourtant on n’avait pas le choix. Nous avons dû se résigner et on a
accosté. A nouveau tout s’est très bien, mais mon Dieu que c’est encore
stressant et difficile. Après 1 an de navigation, on souhaite toujours éviter
les accostages. Ça prend vraiment pas grand-chose pour accrocher le quai, ou
pire, accrocher un autre bateau! Heureusement nos assurances sont effectives
ici…
Cette grande marina est construite a même une longue
promenade du quelle une série de boutiques, restaurants, et bars sont installés.
Les quelques bateaux de croisières apportent des touristes, et les locaux
viennent fêter les weekends. Le vendredi et samedi soir, nous avons entendu la
musique jusqu’à 5h-6h am… Ça fête longtemps les Espagnols!
A cette marina, nous avons fait la rencontre d’un couple
québécois, Manon et Louis, qui vivent et voyagent sur leur voilier depuis 18
ans! Nous étions très impressionnés par leur parcours (9 ans consécutifs dans
les Caraïbes et ensuite 9 ans dans la Méditerranée). Le plus remarquable est que
Louis est semi voyant mais qu’il est tout de même bien fonctionnel sur son bateau. Il participe activement à tout ce qu’il peut. Manon prend en charge les
manœuvres, la navigation, l’entretien, mais Louis est en mesure de l’assister
énormément. Ils ont une grande expérience de vie à bord, ils ont été nourris
par plusieurs rencontres de toutes les nationalités, et ils ont une attitude envers la vie des plus
positives. Ils vivent d’une maigre pension donc ils se débrouillent et elle
travaille fort pour arrondir les fins de mois. Nous les admirons vraiment. Nous
avons eu de beaux moments avec eux, aussi émotifs et sentis que constructifs et
instructifs. Nous n’oublierons pas ces gens qui ont croisé notre route. Ils
m’ont montré que peu importe les obstacles, on trouve toujours une solution et
on réussi quand même à accomplir nos rêves!
La ville d’Arrecife n’est pas particulièrement jolie. Les
maisons et édifices sont carrés, fades, sans fleurs ni embellissements. On voit
plusieurs édifices abandonnés. Par contre, ils ont bien aménagé une longue
promenade le long du port, jusqu’au centre-ville, qui mène aussi a une grande
plage et un parc urbain. Le samedi toute la journée, ils ferment une rue devant
la plage, installent de nombreux kiosques de tapas, sangria et bière (tous à 1
Euro chaque!), et mettent de la musique espagnole très entraînante. C’est un
grand rv des locaux et nous avons apprécié se retrouver parmi cette foule
espagnole.
Nous étions contents de retrouver nos amis de Frimousse,
arrivés 5 jours plus tôt. Nous avons pris une journée pour aller visiter avec
eux l’est de l’ile. La vue du haut des montagnes, devant l’Ile de Grasiosa, est
superbe. Les grottes naturelles créées par la lave des volcans, réaménagées par
l’artiste Manrique, valait le déplacement. Stéphane s’imaginait très bien
organiser une grande fête avec tous nos amis dans ces lieux magnifiquement
construits pour inviter à la détente et à la fête. Le Jardin de Cactus aussi
était intéressant. Plus de 1000 espèces de cactus qui proviennent de partout
dans le monde, installés dans un genre amphithéâtre naturel construit aussi par
Manrique. Nous avons vraiment aimé.
Nous avons loué une voiture pour 2 jours supplémentaires et
avons parcouru tout le reste de l’ile. Les paysages sont très arides et secs.
Les volcans couvrants une bonne partie de l’ile, laissant des km de laves
jusqu’à la mer, font un spectacle désolant et magique en même temps. Les
dernières irruptions, qui ont durées sur plusieurs années, datent du 18e
et 19e siècle. La lave a tout détruit sur son passage et plus rien
ne pousse depuis. Le sol de l’ile n’est que rocs, pierres et poussières. Le Parc
Naturel de Timanfaya est vraiment très impressionnant. L’accès est limité et on
doit obligatoirement s’y promener en autobus. Mais la route qui serpente dans
les vallées et autour des trous de volcans est assez spectaculaire.
Ils ont aussi très bien aménagé de courts
sentiers directement sur les rochers créés par la lave qui s’avancent dans la
mer. Cette lave a fait agrandir l’ile de plus de 6 km!
En conclusion, notre première impression des Canaries est
positive. Comparé aux Acores et Madère, c’est nettement moins luxuriant, et peu
aménagé pour les randonnées pédestres. Par contre, nous avons été agréablement
surpris des activités à faire et à voir ici. Nous sommes déçus du peu de choix
d’ancrage que nous pouvons faire. On doit se résigner à faire plus de marinas
que prévu…
27 Septembre
Nous avons navigué jusqu’au sud de l’ile, près de Playa
Blanca, pour enfin aller à l’ancre! Nous sommes bien installés devant une plage
de sable fin, et juste derrière, on voit les montagnes désertiques. L’eau est
turquoise, quoi que un peu froide. C’est très beau! Malgré le swell provenant
du large (rouli des vagues qui nous fait bercer constamment), on apprécie ce
coin de paradis. Stéphane en profite pour (encore!) travailler sur le bateau.
Je fais un peu de ménage à l’intérieur mais je profite aussi de l’eau pour
enfin aller nager. La plage, juste devant
nous, accueille les nudistes. J’apprivoise timidement ce nouveau mode de vie…
Fuerteventura, Iles Canaries
1er Octobre
Nous avons traversé vers Fuerteventura et longé cette longue
île sur plus de 2 jours. Un premier mouillage dans le port de Rosiario (pas une
ville particulièrement jolie non plus) et un second mouillage devant la plage
de Morro Jable, et ensuite direction Las Palmas.
L’ile de Fuerteventura est la plus désertique des Canaries
donc la vue que nous avions du large nous montrait une série de hautes
montagnes lunaires… Ses nombreuses plages de sable blanc par contre ont initié
la construction de grands complexes touristiques, plus laids les uns que les
autres, qui viennent dénaturer la beauté du paysage. C’est dommage. On comprend
maintenant que les Canaries sont le lieu des touts-compris des européens comme
pour nous Cuba ou les iles du sud.
Grand Canaria, Iles Canaries
3 Octobre
La traversée vers Las Palmas s’est super bien passé. Un bon
vent soutenu de travers nous a fait avancer rapidement. C’est rare qu’on voit
du 7kts et plus, de façon continue, sur notre tableau de bord! L’arrivée à la
marina nous a bien impressionnées. Le port est rempli de pétroliers, navires de
marine marchande, paquebots de croisière.
La ville est immense avec ses hauts édifices, centre d’achats et
autoroutes. Nous étions loin des petits coins bucoliques auxquels nous
préférons. Et que dire de la marina. Plus de 1000 bateaux! C’est une ville en
soit. Et nous avons vécu notre première expérience d’accostage à
l’européenne : aucun quai individuel, seulement des pontons ou on s’amarre
par derrière. On nous squeeze entre 2 bateaux très serrés, de reculons, et on
attache nos amarrages par les taquets arrières et une ligne fixe a l’avant.
Nous redoutions cette façon de faire mais ce sera certainement plus facile la
prochaine fois. Encore l’expérience qui rentre!
Ma très chère amie Patricia vient nous visiter et nous
sommes ravis de l’accueillir à bord. Elle me manquait et j'étais très heureuse de passer du temps avec elle. Et de savoir qu'elle s'entend super bien avec Stéphane m'enchante. A part mes enfants et mes parents, voici les 2 personnes qui me tiennent le plus a cœur. De les avoir près de moi pendant 2 semaines me fait du bien. Elle comprend toute la peine que je vis. Elle a aimé Julien, elle l'a vu grandir, et l’accueillait a notre maison de Bromont comme son fils. De revivre de beaux souvenirs de lui avec elle m'aidera a prendre encore des bouchées de mon éléphant....
11 Octobre
Nous avons loué une voiture pour la durée de son séjour et on s'est promené partout sur l’île. Cette île est très diversifiée et remplie de contrastes. De grandes villes modernes côtoient des montagnes a l'allure du Grand Canyon américain, de nombreuses plages et même des dunes de sable qui nous font penser au désert du Sahara, des vallées creusent et sinueuses ou on cultive des bananes et des fruits sur plusieurs km carrés, des régions hyper arides et des forêts sur le côté ouest, un climat chaud et sec qui est confortable a l'année. Presque la moitié de l’île est déclarée réserve naturelle de la Biosphère par l'Unesco et c'est rassurant de savoir que ce paysage sera protégé. Les nombreux touristes visitant l’île, qui imposent de gros hôtels laids, des centres commerciales, et des plages bondées de monde, me désole un peu. Les premiers habitants, nommés les guanches, ont laissé des vestiges, particulièrement les maisons construites a même le roc des montagnes. C'était intéressant de voir ça. Mon capitaine a donc pris congé de travaux sur le bateau et nous avons fait les touristes avec notre invitée depuis son arrivée. Voici donc des images que je partage pour donner une idée de ce qu'on a vu.
La ville de Las Palmas
Nous sommes un peu déçus de cette ville. Grande comme une métropole, malheureusement il manque le cachet, l'architecture et le mode de vie européen qu'on aime tant. Le vieux quartier nous a laissé indifférent. Par contre, la plage Las Canderas est magnifique, située juste a côté du centre-ville. Nous serons ici encore quelques jours et on tarde a découvrir et avoir de belles surprise de cette ville.
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