Colombie
1er Octobre
Nous avons levé l’ancre de Curaçao avec nos amis de
Frimousse et la petite famille de Rio vers Cabo de la Vela. Ce cap, l’air de
rien, au nord de la Colombie, est réputé être un des plus mouvementé au monde!
Le fond de l’eau monte très rapidement au large de ce cap et fait monter les
vagues de façon impressionnante. Nous avions pris beaucoup d’informations sur
la navigation dans ce coin la, et avons choisi une fenêtre météo avec très peu
de vent. On préférait ne pas prendre de risque, quitte à faire du moteur sur
une mer plate, que d’affronter des vents et surtout des vagues arrière qui
auraient pu être déferlantes. Finalement tout s’est super bien passé, on avait
misé juste! Nous avons fait un détour en passant au nord de l’ile d’Aruba, par un vent
au portant léger de 10-15 nds, parfois à peine 5 nds, pour ensuite gagner la
côte 44h plus tard.
Je n’ai pas été malade sur cette traversée, à mon plus grand
soulagement. Je commence à mieux dormir pendant mes quarts de repos, ce qui
résulte en un état général beaucoup plus en forme et moins nauséeux. Malgré les
nombreuses cellules orageuses qui nous suivaient à chaque nuit, seule la pluie nous a un peu incommodée mais
pas le vent. Lorsqu’on voit le ciel s’éclairer comme des feux d’artifices
partout autour de nous, on craint toujours de se faire frapper par la foudre. On
a tellement entendu des histoires d’horreur… mais bon, on se dit que les
chances de se faire frapper sont aussi minimes que de gagner à la loterie! On a
connu notre lot de malchances, on a confiance en notre destinée maintenant,
tout en étant le plus prudent possible! Donc la navigation fût, malgré les 11
heures de moteur, très bien. On prend notre routine plus rapidement. On réalise
que nous avons plus d’expérience, wow! De plus, j’ai commencé à me télécharger
des balados diffusion, que j’écoute la nuit lorsque je suis seule dans le
cockpit C’est un réel plaisir d’écouter les excellentes émissions de Catherine
Perrin de Radio-Canada, ou les cours d’histoires de Jacques Beauchamp, ou les
carnets de voyage de Kim Thuy, ou les discussions tordantes entre Anne Dorval
et Marc Labrèche!
Cabo de la Vela se situe dans la province de La Guajira, à
la frontière de Colombie et du Vénézuela. Les Wayuu sont un peuple amérindien
qui vit dans cette région. Ils vivent essentiellement du tissage. Ils crochètent
à la main des sacs en bandoulière avec des motifs traditionnels. Les femmes se couvrent le visage d’une lotion
noire, à base de plante, pour se protéger du soleil. C’est assez particulier de
les voir toutes barbouillées! On se sentait bien accueillis et les gens nous
souhaitaient tous les bienvenus, en nous qualifiant de amigos! Ce village
est très isolé, dans un climat extrêmement aride. Les gens sont pauvres, et
bénéficient un peu de la manne touristique. C’est un endroit très prisé pour le
kitesurfing, Stéphane a pu sortir sa planche. La beauté du paysage valait le
déplacement. Nous avons pris un tour, les 3 équipages, avec un chauffeur, pour
aller voir les différents points de vue dans la région. Ce fût un bel
après-midi.
Nous avons passé 3 nuits à ce mouillage avant de reprendre la mer
vers Santa-Marta. En quittant la baie, nous avons eu l'immense privilège d'avoir a nouveau des dauphins qui dansaient devant notre proue, pendant un long moment, L'eau était si claire qu'on les voyait comme s'ils flottaient dans les airs. Ils étaient tellement proches que leurs sauts m'éclaboussaient les pieds. Quel bonheur!
Une autre navigation, accompagnée d’orages et de pluie, qui
a durée un peu plus de 24h, nous a porté vers cette ville importante de la
province de Magdalena. Santa Marta est une destination très touristique pour les
colombiens et les visiteurs étrangers. Son emplacement est particulier du fait
qu’elle est située entre la mer des Caraïbes et ses plages réputées, et la
Sierra Nevada, une chaîne de montagnes aux sommets enneigés.
Nous avons choisi
de s’installer à la marina pour quelques semaines. Il est ardu de faire les formalités
d’entrées a Colombie et cette marina nous accompagne efficacement. Pour nous c’est
un gros luxe de prendre une marina et de bénéficier de la proximité de la ville,
des douches à volonté (!), de l’air climatisé sur le bateau (!), et toutes les
facilités qui viennent avec. Mais c’est surtout pour la sécurité que nous avons
choisi de garder notre Ambition bien amarré et bien gardé.
La ville, qui comprend plus de 500,000 habitants, est moderne
et surtout commerciale. Son centre historique est très joli avec ses rues
piétonnières et son architecture coloniale. C'est la première ville construite par les Espagnols, lors de l'invasion. J’ai été surprise de voir autant d’animation
dans les rues. Des centaines de petits commerces s’improvisent sur les trottoirs,
les magasins mettent de la musique latine à fond, les chauffeurs de taxi, d’autobus,
de motos, klaxonnent constamment, bref c’est très bruyant, même cacophonique. Mais
les gens sont souriants et toujours disposés à nous aider. J’ai profité de mon
passage ici pour me faire vacciner contre la fièvre jaune, le seul vaccin que
je n’avais pas encore et qu’il me fallait pour les pays de l’Amérique du Sud.
Et bien nous avons pu bénéficier d’un service hors pair, et gratuit en plus!
Les autobus sont très accessibles et on peut se rendre facilement
dans les montagnes pour aller faire de la randonnée. Un jour, nous nous sommes
rendus dans le petit village de Minca pour aller marcher dans la forêt
tropicale et se baigner dans une chute naturel. Nous avons fait la rencontre surprenante
d'un jeune colombien et un argentin qui vivent à Montréal depuis
plus de 10 ans! Quel heureux hasard! Ils étaient en visite dans leur famille. C’était
drôle de les entendre parler québécois avec un accent espagnol. Nous avons fait
un bout de chemin avec ces jeunes et ce fût une belle rencontre.
Le parc
naturel Tayrona offre de belles randonnées dans une jungle riche de verdure, d’oiseaux
et de bibittes que je n’avais jamais vues. Des araignées grandes comme un
pamplemousse, des sauterelles volantes aussi grosses que des souris, une
chauve-souris, des papillons dont un papillon bleu comme dans le film, et des
millions de fourmis rouges, qui passent avec leurs feuilles sur le dos. On
voyait d’innombrables autoroutes de fourmis circuler entre les arbres et leurs
nids. Très impressionnant. On ne pouvait
distinguer clairement les nombreux oiseaux perchés sur les hautes branches des
arbres mais les chants de ceux-ci nous ont émerveillés et suivis toute la
journée. Nous avons marché cette journée
là un gros 18 km, avec la famille de Rio. Les enfants nous ont vraiment impressionnés
d’avoir suivi ce parcours, parfois difficile et très accidenté. Nous étions tous
crevés et affamés à notre retour!
Nous partons demain pour un petit voyage. On laisse le bateau a la marina et on en profite pour aller visiter les villes de Cartagène et de Medellin. Je vous reviendrai avec des photos et mes impressions.
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