mercredi 26 juin 2019

Tahiti


22 Juin

Tahiti (Iles de la Société)

Juste le nom TAHITI évoque un endroit paradisiaque, exotique, avec de belles plages de sable fin, et de magnifiques femmes nous accueillant avec des couronnes de fleurs sur leurs longs cheveux noires. Et bien pour nous Tahiti signifie plutôt problèmes, soucis, dur labeur, et une grande ville sans intérêt! La vie à bord n’est pas toujours un petit paradis cute et heureux…

En arrivant ici (le 6 juin), nous avions comme priorité de trouver un nouveau dinghy. Après quelques jours de recherche, on a finalement trouvé. Il est usagé mais en bonne condition. C’est le modèle que nous souhaitions avoir depuis le début : Highfield 310cm. Plus grand pour permettre qu’il s’accote mieux sur notre arche lorsqu’on le monte chaque soir. Plus haut pour qu’enfin on cesse de se mouiller à chaque sortie. Plus robuste et moins pesant (fond en aluminium). Bref c’est comme si on avait prémédité la perte de l’ancien dinghy… Un jeune norvégien nous vendait son dinghy (trop gros pour son bateau) mais il en avait besoin dans l’attente de la livraison de son nouveau. Nous avons dû attendre 6 jours! On nous a prêté une petite chaloupe avec des rames pour 2 jours. On nous a donné des lifts au besoin. Et on s’est mis au quai, à la marina Taina, pour 2 jours. Aussitôt le dinghy reçu, on s’est empressé de mettre notre moteur hors-bord dessus. Il ne partait pas. Capoute! On a fait venir un réparateur. Il s’avère que le carburateur s’est endommagé lors de la mini-tempête aux Tuamotu, en se faisant brassé un peu trop. Le gars est donc parti avec pendant une semaine (sans donner de nouvelles!) pour ensuite nous annoncer qu’il fallait commander la pièce au Japon (chez Yamaha) et que ça prendrait 2 mois! On a finalement trouvé un autre gars pour remplacer quelques morceaux avec des pièces usagées et ça fonctionne enfin. En attendant, j’ai ramé chaque fois que je voulais me rendre à terre… Ça nous a donc pris 2 semaines avant d’être autonome avec un dinghy qui fonctionne pleinement. 

Entre-temps, nous avons trouvé une femme qui répare les canevas. Nous avions une fermeture éclair d’un panneau du dodger de brisé. Elle est venue le chercher et nous l’a rapporté 2 jours plus tard. On a aussi trouvé un atelier pour réparer notre spy, déchiré lors de notre traversée depuis Panama. Ça coutera cher mais on l’aura d’ici 2 semaines. Nous devions aller chercher nos visas de séjour prolongé au Haut-Commissariat, c’est fait. Nous avions quelques courses à faire pour le bateau et pour les réserves de cales, c’est fait. Mais d’autres problèmes s’ajoutaient au fur et à mesure qu’on en réglait. Nous n’étions pas au bout de nos peines…

Il y a quelques jours, on a trouvé de l’eau dans les cales. Un tuyau coulait. Un petit trou aussi petit qu’une pointe d’aiguille. Mais suffisant pour faire des dégâts. Stéphane a mis plusieurs heures à réparer ce tuyau. Le lendemain, on s’est levé avec la moitié de notre réservoir d’eau dans les cales! Le même tuyau fuyait un peu plus loin. On n’a pas entendu la pompe à eau s’activer la veille car nos amis de Frimousse étaient avec nous pour souper, on jasait dehors et j’avais mis de la musique. Avant de se coucher, on ferme toujours la pompe, mais l’écoulement avait eu lieu avant. Ça nous a pris encore toute la journée pour vider les cales, pour retirer l’eau qui se répand insidieusement partout, pour remplacer le tuyau au complet, et pour remettre le tout a sa place. Imaginez un tuyau qui part de notre petit réservoir à eau chaude situé dans le salon, qui passe derrière les murs en bois, et qui arrive sous l’évier de la cuisine. Stéphane a du dévisser et défaire une armoire complète pour avoir un accès. On a usé de nos deux têtes pour trouver des solutions. J’ai assisté mon homme, supporté, encouragé du mieux que je pouvais. Une autre journée exténuante, surtout pour lui! Nous avons appris qu’éventuellement tous les tuyaux seront à changer… l’usure normale… Beaucoup de plaisir en perspectives!

En continuant avec les problèmes, nous avons eu beaucoup de pluie dernièrement et, évidemment, ça coule dans le bateau! Nous avions eu quelques gouttes auparavant à des endroits précis mais maintenant, c’est pire. La source vient de quelques vis qui traversent le support de bois sur le pont, et des connexions des fils entre le mat et l’intérieur du bateau. Mon homme s’est mis à cette tâche, une autre, pour réduire le plus possible l’entrée d’eau. Il a réussi mais pas totalement. C’est très difficile de rendre un bateau complètement étanche.

La cerise sur le sundae fût les folies des batteries. On chargeait les batteries mais nos multimètres indiquaient des chiffres variables et instables. Le régulateur (remplacé il y a 2 ans à peine) est peut-être brisé? Ca charge mais pas assez. Est-ce l’alternateur plutôt? Un autre casse-tête à résoudre. A Panama, nous avions changé les batteries de la maison mais pas celle du moteur. Mon amour de technicien a investigué, testé, discuté avec des amis navigateurs. Tout indique qu’elle est morte et doit être changée… Mais ça ne règle pas le problème du régulateur ou de l’alternateur…bref la gestion des batteries est un constant challenge et d’une récurrente frustration!

Jusqu’à maintenant, tout ce qu’on connait de Tahiti est le centre-ville, pas particulièrement joli, les quartiers industriels affreux près du port ou logent les magasins de bateaux, et la marina Tahia, située en banlieue de Papeete, et qui donne sur une autoroute! On ne retrouve pas l’accueil chaleureux des Polynésiens rencontrés aux Marquises et aux Tuamotu. Les Tahitiens ont une attitude différente du fait de vivre dans une grande ville probablement.  Aussi, ils ont une culture différente, une histoire différente, même leur physionomie est différente. Ils proviennent de descendances maoris, avec des racines asiatiques ou germaniques pour plusieurs. La langue maternelle est le polynésien mais les Tahitiens parlent un dialecte différent des Marquisiens. Ils se comprennent mais ça s’entend, c’est un langage différent.  A la maison, ils parlent leur polynésien selon l’archipel. Mais à l’école, ils apprennent le français comme langue seconde. Donc ceux qui ne vont pas à l’école longtemps parle un français limité. Toutefois, la plupart peuvent très bien communiquer avec nous, malgré leur accent prononcé. C’est vraiment un accent unique, difficile à répliquer. Ils rrrroulent beaucoup leur r. A notre plus grande surprise, la majorité reconnaissance notre accent québécois! Ils adorent Céline Dion et grâce à elle, ils connaissent l’accent du Québec! C’est là qu’on doit reconnaître qu’elle est vraiment notre ambassadrice. Seuls les français venant de la métropole (en France) ne reconnaissent pas notre accent… Souvent, on s’adresse à eux en français et assumant que nous sommes étrangers, ils nous répondent en anglais! On leur répète qu’on parle français, et ils répondent à nouveau en anglais. C’est assez insultant! Il y a beaucoup de français travaillant et vivant ici. C’est un département français outre-mer. Ils occupent souvent les postes les mieux rémunérés en plus…
La seule activité touristique qu’on s’est permis de faire est d’aller faire un tour à la fête de l’Orange, organisée à chaque année à ce temps-ci, dans la banlieue ou nous sommes. La vallée attenante est remplie d’orangeraies et des hommes courageux et forts, se rendent à pied, dans la brousse et les chemins escarpés, pour aller les cueillir, et les transporter jusqu’au village. Ces hommes sont honorés par toute la communauté et plusieurs activités sont organisées.





26 juin

Nous en avions marre des problèmes, et du mouillage très achalandé devant la marina. Nous avons levé l’ancre pour une petite vacance à l’ile de Moorea, seulement à 17 MN d’où nous étions. A part les 2 premiers jours ou des bourrasques de vent forts nous menaçaient constamment et qu’on était confiné à bord, se fût une autre très belle découverte! Une ile montagneuse et verdoyante, mais entourée de coraux ou lorsqu’on prend une passe et qu’on se retrouve de l’autre côté des récifs, l’eau est calme, claire et transparente. Les raies vivent autour de nous et on les voit bien même du pont.  Les habitations sont beaucoup plus belles et riches qu’à Tahiti, et les insulaires sont plus accueillants. Nous avons retrouvé des gens de bateau rencontrés auparavant aux Marquises ou aux Tuamotu. Nous avons apprécié un spectacle de danse traditionnelle offert dans le cadre d’un rassemblement de navigateurs. Ils participaient à un rallye et ils se dirigent tous vers les iles de l’ouest du Pacifique, jusqu’en Nouvelle-Zélande. Ça nous a permis de discuter sur les différentes options qui s’offrent à nous après la Polynésie. (j’y reviendrai plus tard…)








Nous avons fait de belles randonnées dans les champs d’ananas et la forêt tropicale. Nos amis de Frimousse nous ont prêté leurs vélos et nous avons adoré faire le tour de l’ile (65km) sur une piste cyclable qui longe toute la côte. Quel bonheur de pédaler, moi qui n’avait pas fait de vélo depuis des lustres! Les jambes sont encore bonnes…











C’est avec nos inséparables amis Sophie et André que nous avons fêté la St-Jean-Batiste. Il a apporté sa guitare et son cartable de chansons et on a chanté du bon québécois toute la soirée du 24 : Felix Leclerc, Jean-Pierre Ferland, Claude Dubois, Robert Charlebois, Paul Piché, Beau Dommage, Jim et Bertrand, Marjo, Richard Desjardins, Jean Leloup, Luc de la Rochelière, Daniel Bélanger et plusieurs autres. On aime toujours retrouvé nos vieux classiques!

On veut profiter de cette magnifique île, quoi que pas mal touristiques, pour la prochaine semaine et ensuite revenir a Tahiti. On doit régler encore plusieurs choses avant l’arrivée de notre belle visite. La sœur de Stéphane vient nous voir pour 2 semaines! C’est la 4e fois qu’elle vient nous visiter depuis notre départ alors je crois qu’elle aime ça! On a toujours beaucoup de plaisir ensemble et on a hâte de la retrouver. On lui prépare un beau programme de vacances!




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