jeudi 21 juin 2018

Grenade


Grenade

14 mai

Nous avons quitté la dernière île des Grenadines pour entrer dans un nouveau pays : La Grenade. Avant d’arriver à la grande île principale plus au sud, nous avons pu mouiller à différentes autres îles qui sont des petites dépendances de Grenade.

Carriacou est une île de 8,000 habitants vivants sur 34 km2. Elle n’offre pas de forêt tropicale ou de montagnes à couper le souffle comme a Grenade, mais son intérêt tient surtout de ses réserves marines protégées. Nous y avons fait de très belles plongées, sur des récifs de coraux diversifiés. Un arrêt au village de Hillsborough pour faire les formalités d’entrées et ensuite direction Sandy Island. Minuscule île de sable fin, entourée de coraux, juste au large de Carrriacou. Ce fût un magnifique site pour s’accrocher a une bouée et aller jouer dans l’eau.  






Ensuite ce fût Ronde Island. Une autre petite ile non habitée, entourée de falaises et de récifs. Nous étions seuls au mouillage. La sainte paix! Tellement seuls qu’on a même pu nager et marcher sur la plage, tous nus! La liberté totale comme tout le monde rêve. On se dit que nous sommes très privilégiés de vivre ça. Nous y sommes restés 4 jours à jouer de longues heures dans l’eau. Pas de photos! ;-) 

Le 23 mai, c’était retour à Tyrell Bay Marina, Carriacou, en vue des travaux. Terminées les vacances pour un petit moment! Nous avions prévu une sortie de l’eau depuis des mois, pour refaire notre antifouling (peinture protectrice pour ralentir le processus duquel les algues et les coquillages se collent à la coque) et autres projets de maintenance. Pour ceux qui se posent la question, oui on peut continuer à vivre sur le bateau lorsque il est sur ses pattes. Nos panneaux solaires et notre éolienne continuent d’alimenter le bateau en électricité donc le frigo et le congélo fonctionnent. Nos réservoirs contiennent suffisamment d’eau pour notre usage quotidien. Seules les toilettes sont condamnées mais la marina fournie douches et toilettes. Ce chantier maritime est très grand, et heureusement, on peut bénéficier d’une bonne brise. C’est primordial car il fait 30-35C sous le soleil…







On côtoie les employés qui travaillent sur le chantier et tout le monde se salue. Nous avons que de bons mots pour cette nouvelle marina. L’équipe travaille bien, les gars sont courtois et toujours disposés à nous aider, rapides à nous prêter soit un escabeau, un outil, un boyau pour de l'eau, au besoin. De plus les prix sont vraiment compétitifs donc on recommande cet endroit sans hésitation.

Nos amis de Frimousse sont venus nous rejoindre pour les mêmes projets d'entretien ainsi qu’un autre bateau québécois, Sea Drive, dont le capitaine François est seul à bord et préférait faire ses travaux avec des copains. On a de longues journées de travail sous une chaleur accablante mais ça va bien. Les gars (et les filles!) travaillent forts. Sablage de la coque, sablage de l’hélice, peinture, polissage, nettoyage et traitement du dinghy contre les UV, en plus de quelques autres petits travaux de réparations, maintenance, entretien. Ensemble on s’encourage, on s’entraide, on partage, on donne notre avis sur les progrès de chacun. Et à la fin de la journée, c’est autour d’une bonne bière qu’on fait le bilan de la journée. Personne n’a eu de très mauvaise surprises, ni de pépins majeurs, mais quelques soucis quand même... C’est donc avec bonne humeur que nous avons passé au travers de ces 8 jours au carénage.  Pour notre part, on en a même profité pour faire faire une inspection formelle du bateau avec un professionnel local, et refaire faire nos plastiques du connecteur entre le dodger et le bimini.



C’est surprenant comment on s’adapte à de nouveaux défis dans la vie! J’ai passé ma carrière à rencontrer des clients, et à diriger des réunions. Je n’ai jamais vraiment appris ni eu aucun intérêt aux travaux manuels. Depuis l’acquisition du voilier, c’est mon capitaine le manuel et c’est lui qui fait pratiquement tous les travaux. Peu à peu j’apprends l’usage de certains outils afin de pouvoir assister mon homme. J’ai pris la sableuse électrique pour remettre l’hélice a son état original. J’ai participé activement à quelques travaux et j’étais fière de moi. Je m'implique de plus en plus...C'est tellement important de former une bonne équipe!





Le retour à l’eau s’est bien passé. Sur l’eau c’est plus frais heureusement. De plus, loin de la terre il y a moins de moustiques, nous n’avons pas les lampadaires qui nous envoyaient de gros spots dans les hublots (!), et on retrouve enfin notre intimité. La proximité dans un chantier maritime est inévitable alors le retour au mouillage fût un soulagement pour tous. Nos bateaux sont faits pour être sur l’eau et on préfère nettement le léger bercement de l’eau sous la coque que de grimper sur le bateau qui est fixé sur des pattes en hauteur.

Par contre, un grand travail de nettoyage fût nécessaire. Un chantier maritime est toujours rempli de poussières. Alors nettoyage du pont, des fenêtres et moustiquaires, des coussins, du bimini, ça nous a pris plusieurs jours pour remettre Ambition 1 à notre goût. Je dirais plus au goût du capitaine, qui est beaucoup, beaucoup plus exigeant que moi sur la propreté! C’est le capitaine qui passe le plus de temps à frotter son bateau que je connaisse. Il a une réputation de grand travaillant et il se fait souvent taquiner par les autres navigateurs. Notre bateau est toujours impeccable et fait l’envie de plusieurs. Mais à quel prix… Il dépense beaucoup de temps et d’énergie à maintenir un bateau comme neuf. Par contre j’apprécie vivre dans un bel environnement, propre et accueillant. Stéphane est un peu excessif à ce niveau mais il est comme ça et on ne le changera pas... 

7 juin

On a quitté Carriacou pour un dernier arrêt de 2 jours a Ronde Island (notre fameuse île déserte!) et ensuite se diriger vers la grande île de Grenade. La coque fraîchement nettoyée et peinte est tellement lisse que nous avancions à une vitesse hors de l’ordinaire. Nous étions impressionnés de voir une vitesse constante a 8 nds et plus lorsque habituellement on avance en moyenne à 5-6 nds!


Il y a 100,000 habitants a Grenade et la capitale est St-Georges. Jolie ville, nous avons été agréablement surpris. Elle offre une bonne infrastructure en réapprovisionnement de pièces de bateau, de quincaillerie,  de bouffe. Elle est plus riche que bien des villages vu dans les Caraïbes, et les Grenadiens semblent plus éduqués, mieux habillés, toujours polis, courtois et de bonne humeur. La promenade entourant la baie est jolie et la ville grouille de monde. Il y a de la vie ici! Une université ainsi qu’une école secondaire sont à proximité alors on voit plusieurs jeunes à la sortie des cours fréquenter les restaurants ou les épiceries. La saison touristique est terminée pour l’été mais on voit que l’industrie fait bien vivre cette île. Il y a plusieurs resorts et maisons à louer. On a discuté avec un homme travaillant dans la construction. Il y a plusieurs chantiers résidentiels et commerciaux en cours sur l’île et ça fait travailler bien du monde. Tant mieux!








Grenade est aussi une île verdoyante, avec plusieurs chutes et une belle forêt tropicale. La nature généreuse permet une agriculture locale abondante. Il y a beaucoup de bananiers, de cocotiers, de manguiers et toutes sortes d'arbres fruitiers mais ce qui est typique d'ici sont les noix de muscade. On peut facilement se déplacer en petits autobus, partout sur l'île. Mais se qu'on apprécie est de faire du pouce. On rencontre des locaux et ça nous donne l'occasion de discuter avec eux. Ils sont très généreux avec nous.






















Nous avons eu la chance d’être invités par un couple de québécois qui vit ici depuis 2 ans à participer à nos premiers HASH. Un HASH est un événement sportif populaire partout dans le monde mais particulièrement à Grenade. Cette activité se tient à tous les samedis, dans un endroit différent sur l’île, et convie les locaux comme les étrangers à une course de 5-6 km qui fait découvrir des endroits rustiques, en campagne, hors des sentiers battus. On part tous ensembles, certains à la marche, d’autres à la course, et on suit un chemin balisé spécialement pour l’événement. On nous fait passer par des chemins étroits et accidentés en montagne, par quelques rivières (les pieds dans la l’eau!) par des chemins qui traversent des fermes, des forêts de cacaotiers, de bananiers, de manguiers et autres, par un sentier qui contourne un ancien cratère de volcan avec son petit lac au centre, bref on est dans un décor très diversifié et surtout typique de Grenade. Les participants (près d’une centaine), sont d’origines et d’âges différents, de classe économique différente, de niveau sportif différent, mais c’est une rencontre ou tout le monde a du plaisir et se parle. Au final, il y a de la bière, un grand BBQ avec de la bouffe locale, de la musique qui crache à tue-tête, et tout le monde embarque dans cette atmosphère unique. On a même eu droit à un petit spectacle de jeunes garçons aux tam-tams et de jeunes filles à la danse traditionnelle. Nous avons fait 2 parcours différents et on se sentait privilégiés de participer à cette activité. 







21 juin

Ce matin, nous avons quitté la baie de Grande-Anse, près de St-Georges, pour aller dans Woburn Bay, plus au sud. C'est ici, a la marina Whisper Cove, qu'on se prend un mooring (une bouée) et qu'on laissera le bateau bien a l'abri, pour un séjour au Québec. Nous devons sécuriser le bateau, démonter le bimini et dodger, nettoyer et rentrer tout ce qui est dehors qui pourrait prendre dans le vent, ou qui pourrait se faire voler. On doit remiser le déssalisateur, vider le frigo, et tout mettre en oeuvre pour laisser notre Ambition tout seul, pour la première fois! La saison des ouragans commence plutôt en août et on devrait avoir les meilleures conditions possibles pour ce remisage mais nous sommes quand même un petit peu inquiet. Malgré que les gens de la marina ont un oeil sur notre bateau pendant notre absence, il peut toujours arriver quelque chose. Notre maison, ainsi que tous nos biens, sont accrochés au bout de cette corde... Imaginez votre maison, suspendue a une chaîne dans les airs, a la merci des éléments...C'est ce que nous vivons au mouillage ou au mooring!

On quitte pour le Québec samedi, le 23, et on devrait revenir le 30 juillet. Nous avons les préparatifs du mariage a faire, plusieurs proches et amis a voir, ainsi que différents rv personnels. Je me sens fébrile de revenir. Après un an, j'ai hâte de revoir mon monde. Et nous avons hâte a la belle journée que sera la célébration de notre mariage! D'un autre côté, j'appréhende, car revenir chez moi c'est me remettre dans un deuil immense et inévitable. La distance que j'ai avec le Québec me permet une certaine distance avec ma perte. Revenir me replonge toujours dans ma peine. Mon fils me manque tellement... Mais je m'encourage car j'ai avalé plusieurs bouchées de mon éléphant jusqu’à maintenant, il en reste moins a prendre...



1 commentaire:

  1. Je veux partager un témoignage sur la façon dont le service de financement Le_Meridian m'a aidé avec un prêt de 2,000,000.00 USD pour financer mon projet de ferme de marijuana, je suis très reconnaissant et j'ai promis de partager cette société de financement légitime à quiconque cherche un moyen de développer son entreprise projet.l'entreprise est une société de financement. Toute personne recherchant un soutien financier doit les contacter sur lfdsloans@outlook.com Ou lfdsloans@lemeridianfds.com M. Benjamin est également sur Whatsapp 1-989-394-3740 pour faciliter les choses pour tout demandeur.

    RépondreEffacer