mercredi 21 février 2018

La Dominique

La Dominique

14 Janvier 2018

En quittant la Martinique, nous avons parcouru 54 milles nautiques pour atteindre Portsmouth, sur l’Ile de La Dominique. Nous avions lu que cette île était un paradis pour les randonneurs avec ses nombreux sentiers bien balisés et offrait des forêts et montagnes luxuriantes. Malheureusement, cette magnifique île fût frappée par l’ouragan Maria, le 17 septembre dernier! Cette île malchanceuse, située juste entre la Martinique et la Guadeloupe, a subit d’énormes dégâts, pendant que ses voisines françaises n’ont presque pas eu de dommages. L’ouragan a durée 5 heures et ce fût l’horreur pour eux. La plupart se sont réfugiés dans des sites dédiés comme des écoles ou édifices construits en ciment, mais plusieurs ont restés dans leurs maisons et tous étaient inquiets pour leur survie…
Mes sentiments étaient mitigés, entre vouloir rester et encourager l’économie locale, et partir parce qu’il n’y avait plus grand-chose à voir, ni à faire. Même après 4 mois, toute l’île n’était que désolation, désordre, misère…  Nous sommes restés 3 jours et 4 nuits finalement.

En marchant dans la rue, on voyait que la plupart des toits de tôle avaient été arrachés et des bâches en plastique (fournies par La Croix Rouge) étaient installées temporairement, laissant l’eau s’infiltrer partout dans les maisons dues aux orages fréquents pendant cette saison. Lorsque des édifices avaient plus d’un étage, les seconds et subséquents étages étaient complètement détruits. Les poteaux électriques avaient été cassés, les fils pendaient partout dans les rues. Toute l’infrastructure électrique de l’ile fut détruite. Seules les villes de Portsmouth et Roseau (la capitale), ont pu installer un nouveau réseau mais le reste de l’île n’a toujours pas d’électricité! De nombreuses épaves de bateau de pêcheurs et de bateaux commerciaux sont laissées sur terre! Nous avons loué une voiture une journée pour tenter de découvrir le reste de l’île. Partout sur les routes, on voyait des lampadaires pliés, des parties de routes et ponts effondrés, des débris de maisons et carcasses d’auto, des ordures, bref le paysage était vraiment désolant. Nous avions mal pour leur nature… Les arbres dépouillés de leurs branches, de nombreux arbres et arbustes arrachés, déracinés, des sentiers toujours impraticables. De la mer, on voyait les montagnes abimées, comme si des griffes de mains géantes avaient laissé de longues fissures.  Ce fût les trombes d’eau durant l’ouragan qui ont fait des glissements de terrain. Le mot désolation nous revenait souvent en tête.

Ce qui est triste c’est que les Dominicains semblent laissés à eux-mêmes, sans trop d’aide du gouvernement, sans travail, et un manque flagrant de ressources pour reconstruire.  Ils manquent même d’outils et de machinerie pour nettoyer! Ancienne colonie britannique depuis le traité de Paris, la Dominique a choisi son indépendance, et est donc seule à gérer son minuscule pays. Les revenus sont extrêmement bas et je me demande comment ils vont se sortir de cette catastrophe. Je ne vois pas d’avenir pour eux et ça me bouleverse. Je me sens impuissante.

Mais en dépit de cette misère, les gens d’ici sont résilients et courageux. Les Dominicains sont gentils et accueillants, toujours prêts à nous aider. Ils sont fiers. Leurs enfants se rendent à l’école en uniforme tout propre.  Les navigateurs sont accueillis dès notre arrivée au mouillage, par des guides touristiques officiels du gouvernement. Les hommes de l’organisation P.A.Y.S sont éduqués, multilingues, et viennent nous voir à bord de leur barque en offrant leur aide et leurs différents services. Nous avons rencontré Daniel, et l’avons engagé pour le tour de l’Indian River. Pendant cette balade dans la rivière entourée de mangroves et de forêt tropicale, il nous a raconté sa vie, son île, sa vie avant et après l’ouragan. Il a été très généreux et nous avons beaucoup apprécié   ces quelques heures en sa compagnie. Il était peut-être encore trop tôt pour aller visiter cette île, mais nous souhaitons vraiment que ce pays se relève rapidement. Il faut que les touristes y retournent et fassent rouler l’économie. C’est leur seul espoir…

Par respect pour les Dominicains, nous n'avons pas osé prendre de photos de leurs rues et leurs maisons. Par contre, nous souhaitons honorer leur nature!



















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